Est-ce que les choses doivent arriver quand elles arrivent ou ne sont-elles qu’un (malheureux) concours de circonstances, une surprenante conjonction de hasards, comme j’ai plutôt tendance à la penser. J’ai du mal avec tout ce qui touche au destin, à tout ce qui est écrit (contrairement au nom de mon blog) et à tout ce qui est fatal. Je ne crois qu’en la nature et aux coïncidences (d’où mon côté agnostique radical) et donc, samedi, quand je me suis fait voler mon téléphone dans la rue, je n’en ai pas cru mes yeux. Ça s’est passé très vite. Un jeune qui ressemblait à un prince oriental, sous la capuche de son sweat noir est venu vers moi alors que je m’apprêtais à appeler le patron, il était tout sourire et j’ai pensé qu’il voulait me demander quelque chose de normal : une rue, une cigarette ou quelques euros.

Que nenni, le temps d’écarter ma main tenant mon téléphone, un autre est arrivé par derrière et me l’a piqué en passant et ils sont partis en courant. Il pleuvait.  J’ai eu le réflexe de vouloir leur courir après mais même en additionnant ce que je pense être leur âge, ils n’avaient toujours pas la moitié du mien, probablement le tiers. Ils m’auraient évidemment semé. Et ils ont jeté mon étui par terre, sous la pluie, sans s’être rendus compte qu’il y avait une carte de tram, à l’intérieur et même un billet de 50 euros plié en tout petit au cas où. Bien sûr, j’aurais préféré qu’ils gardent le billet et me rendent mon téléphone car dedans, il y avait quelques photos non sauvegardées sur mon ordinateur (les chiens, entre autres), quelques derniers SMS auxquels je tiens, l’adresse d’un prince et quelques bricoles personnelles.

Bon, je suis rentré chez moi, j’ai suspendu ma ligne sur Internet et j’ai déposé une pré-plainte en ligne avant d’aller dans une boutique Pamplemousse pour y récupérer une nouvelle carte SIM pour mon ancien téléphone d’il y a dix ans, un peu fatigué mais très content de reprendre du service. J4ai donc récupéré de quoi communiquer mais j’ai la désagréable sensation d’avoir été « violé », quelque part. Parce que même si je me dis que l’appareil qu’on m’a volé va sans doute être revendu, donc réinitialisé. Et même s’il va être donné à un membre de la famille d’un des deux voleurs. Mais je me demande surtout une chose : pourquoi moi. Et encore une autre chose : pourquoi ne pas m’avoir piqué mon sac en bandoulière ? Je n’aurai jamais les réponses et je vais vivre avec ça. Je me suis acheté un nouveau téléphone et si ça me fait un peu plaisir, il y a quand même un arrière-goût très amer à tout ça.