joyeux coronavirus

Bon, c’est le moment très délicat de trouver une bonne formulation pour les vœux de nouvel an. Après les deux dernières années un peu pourries pour tout le monde, je pense qu’il est plus que jamais important d’être très vigilant sur ce qu’on va souhaiter à ceux qu’on aime beaucoup mais à ceux qu’on aime aussi un peu moins. Quant à ceux qu’on n’aime pas, je propose de continuer à faire comme avant : ne rien faire, ne pas penser à eux et faire comme si de rien n’était. Maintenant, je pense que pour la première fois, je vais éviter les sempiternelles phrases éculées (bande d’éculées !) : « bonne santé », « la santé avant tout » « parce que sans la santé, rien ne va » et « tant qu’on a la santé », au mieux, pourquoi ne pas souhaiter le meilleur rétablissement possible mais bon…

Non, après réflexion, je crois que je vais dire à tous mes proches, plus ou moins lointains ( ! ) que je leur souhaite une année 2022 sans mettre aucun adjectif, aucun qualificatif, aucuns attribut ni épithète (vous la sentez ma culture ?), oui, c’est bien ça : je vous souhaite une année 2021. C’est neutre, c’est objectif et ça va à tout le monde : aux bien portants comme aux malades voire aux gravement malades. Et je vous souhaite un joyeux coronavirus. Tiens, ça, c’est le petit truc qui fera la différence pour ma famille et mes amis, ça va me distinguer, me faire sortir du lot. Je récapitule : je vous souhaite une année 2022 et un joyeux coronavirus. C’est bien, non ? Maintenant, selon mon degré d’intimité avec les gens à qui je vais m’adresser, je peux envisager d’ajouter un petit quelque chose.

Voyons voir : je vous souhaite une année 2022, un joyeux coronavirus et les meilleur variants possibles. Ça, c’est parfait pour ceux qui n’ont pas encore été contaminés. Pour les autres, je pense que ça ne sert à rien, ça fait celui qui ne se souvient pas qu’ils ont déjà chopé le truc. Pour eux, on pourrait mettre : je vous souhaite une année 2022, un joyeux prochain confinement et un pass vaccinal à jour. Mouais… Je ne suis pas tout à fait sûr de moi, sur ce dernier coup, là. Je vous souhaite une année 2022, des joyeux couvre-feux et des excellentes quatrième et cinquième doses de rappel. Ah oui, c’est mieux ça. C’est factuel et c’est généreux, c’est altruiste et sans ironie, ça me ressemble. Voilà, je pense que je vais garder ces deux formules et comme ça, tout le monde sera content. Enfin,  j’espère.