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20 novembre 2021

compagnons de cure

Bonjour. Bonjour. Toi aussi, tu es là ? Oui et toi ? Oui, je suis là aussi. Et tu es là pour quoi, toi ? Eh bien, je suis là pour… C’est toujours un peu délicat à dire. Oh tu sais, ici, il ne faut pas se la jouer pudique sinon, on ne s’en sort pas. Moi, je suis là parce que j’ai une hypersexualité. Et toi, alors ? Ben moi euh… Ben vas-y, ne fais pas ton timide. Moi, je t’ai dit pourquoi j’étais ici, tu peux bien me le dire, je n’irai pas le répéter, tu penses, comme on ne voit personne de l’extérieur, ici. Oui mais quand même, ça me gêne un peu. Tu en as parlé au médecin et aux soignants ? Oui. Tu n’as qu’à considérer que je fais partie du personnel. Oui mais non, en même temps, tu n’en fais pas partie, tu es en cure toi aussi. Oui, je suis en cure mais je pense que je vais m’en sortir, moi, parce que je peux verbaliser.

Quand on est capable de parler, les choses sont plus faciles. J’ai une hypersexualité… Non, j’avais une hypersexualité mais là, je me sens nettement mieux. Je crois que j’ai presque totalement réussi mon sevrage et tu sais pourquoi ? Non. Parce que déjà, ça fait deux mois que je suis là et parce que, ensuite, j’ai été aidé par le médecin et les soignants et enfin, parce qu’on m’a coupé tous les moyens d’avoir des tentations. Et depuis quelques temps, je peux te dire que je me sens plus léger, je me sens nettement mieux. Alors, et toi, du coup, tu me dis pourquoi tu es là ? Ben euh… Allez ! Bon, je vais t’aider. Tu prends de la drogue ? Non. Tu es alcoolique ? Non. Tu as une addiction aux jeux d’argent ? Non. Ben alors quoi ? Ben j’ai promis à plein de gens que j’allais coucher avec eux. Et alors ?

Et alors, j’ai voulu tenir ma promesse et ça m’a épuisé. Tu es aussi dans l’hypersexualité, toi, en fait. On est pareils, toi et moi. Ah non, moi, c’était juste pour me faire pardonner au cas où. On ne couche pas pour se faire pardonner mais pour prendre son pied, non ? Oui mais là, pour moi, c’était un peu différent. Excuse-moi de te contredire mais on est tous pareils. Soit on ne pense qu’à ça, soit on n’y pense pas voire jamais. Toi, tu ne pensais qu’à ça aussi, comme moi. De toute façon, tu verras, je ne sais pas combien de temps tu vas rester ici… On m’a dit trois mois au moins. Eh bien, dans deux mois, tu seras quasiment guéri. Comme moi. Comment peut-on être sûr de ça ? Parce que c’est ce que je viens de vivre. Oui mais ça peut ne pas marcher pour moi. Mais si. En attendant, on pourrait coucher ensemble !

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