en pyjama

Quand je dis que je suis en pyjama, c’est un énorme mensonge car je ne porte jamais de pyjama. C’est juste que, dès que l’automne est bien installé et que le printemps commence à prendre ses marques, pendant tout ce qui est un peu plus que l’hiver, quand je rentre chez moi, l’après-midi ou à partir d’une certaine heure, quand le jour s’apprête à partir se coucher, j’aime bien me mettre en tenue d’intérieur et alors, il est impensable que je puisse ressortir de chez moi. Et ma tenue d’intérieur, c’est un pantalon léger, souvent imprimé avec des carreaux ou des rayures et un tee-shirt sur lequel je peux enfiler un sweat avec fermeture éclair et je me sens bien, comme dans un cocon. La seule concession que je peux faire aux beaux jours, c’est que je reste avec des tongs aux pieds, quoiqu’il arrive.

Et hier, dès 17h45, je me suis mis en pyjama. Parce que le président est parti plus tôt que prévu pour son déplacement familial sans moi (je n’ai pas voulu l’accompagner car je ne connais pas son cousin et que je suis incapable d’aller dormir chez quelqu’un que je ne connais pas et encore moins de partager une salle de bains que je ne connais pas non plus – j’en ai déjà parlé, je le sais mais j’aime que les choses soient bien claires pour tout le monde) et donc, je me suis retrouvé célibataire comme ça ne m’est pas arrivé depuis bien longtemps, maintenant. Et loin de vouloir en profiter pour aller faire la fête, vivre des choses intenses ailleurs, j’ai choisi de vivre comme les vieux d’avant : j’ai dîné avant 19h et je me suis fait une soirée pantouflarde. Sauf que c’était avec des tongs. Et bien sûr, j’ai adoré cela.

Évidemment, j’aurais pu me faire une soupe, un suppositoire et au lit mais non, il n’y avait pas de soupe. Je me suis fait la pizza du dimanche soir que j’avais prévue pour le président et moi s’il n’était pas parti plus tôt que prévu. Et j’ai aussi beaucoup aimé cette espèce d’interdit : transgresser une routine et manger la pizza du dimanche soir un vendredi en fin d’après-midi. Mazette, quel pied j’ai pris. Bon, cette situation m’a excitée mais on ne va pas en faire tout un gratin, quand même, si ? Personne ne me le demande mais j’ai passé une super soirée, tout seul et je me dis que ça serait bien que je remette ça. Ça tombe bien, le président ne rentre pas encore ce soir. Et là, tout seul, plus que quand il est là, le président, je me suis vraiment senti bien en pyjama, hier avec mon pantalon d’intérieur et le reste.