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11 octobre 2021

le jour où je n’y serai plus

Un jour, je disparaîtrai. Comme tout un chacun. Et un jour, je n’y serai plus. Je n’y serai plus pour personne. Je n’y serai plus du tout. Peut-être à peine encore un peu dans l’esprit de quelques rares qui pourraient penser à moi. Mais je n’attends rien de personne. De toute façon, je ne serai plus là pour savoir s’il y aura du monde à mon enterrement, comme le chantait Barbara. Je ne saurai pas s’il y aura des pleureuses. Je ne saurai pas s’il y aura des curieux. Je ne saurai pas s’il y aura des badauds, des amateurs de funérailles en goguette. Une chose est certaine : j’ai de plus en plus de doutes quant au fait de prévoir une cérémonie d’hommage quand j’arriverai au crématorium. Les hommages, je crains de regretter à jamais de ne pas les avoir reçus de mon vivant. Les recevoir de manière anthume.

Oui, parce que je pense que le jour où je n’y serai plus, il est probable qu’on fasse pour moi et qu’on dise de moi ce qui est habituellement fait et dit pour les autres. J’étais quelqu’un de bien. Je ne méritais pas de partir d’une façon aussi solitaire. Il ne faut pas être triste, je n’aurais pas aimé ça. Tu parles, Charles. Pour moi, si on peut éviter le posthume trois-pièces !... Peut-on rire de tout ? Oui. Ça dépend avec qui mais oui, dans l’ensemble. Et là, en particulier, deux fois oui car c’est de moi que je me moque. Et donc, pour éviter les poncifs et les banalités d’usage, pour le jour où je n’y serai plus, je pense donc que le mieux, ce serait non seulement que je meure seul dans mon coin mais que je sois également incinéré seul. Et que personne ne vienne même récupérer mes cendres. Suis-je sûr de moi ?

Je ne sais pas. Dans l’immédiat, un doute m’habite. Et tiens, j’ai de nouveau mal au doigt, à mon majeur gauche, au niveau du bord gauche de l’ongle. Ça m’arrive de temps en temps. Je ne sais pas d’où ça vient. Mais ça me gêne car je sens mon doigt alors que normalement, un doigt, ça ne se sent pas si on n’a pas mal. Et donc, je disais que le jour où je n’y serai plus, je pense que le mieux, c’est qu’on respecte mon désir (mon besoin ?) de solitude. Mais j’ai encore le temps de changer d’avis. De toute façon, jusqu’à la dernière limite, je peux revenir sur ce que j’ai écrit. Mais en attendant, la seule chose dont je peux être certain, absolument certain, c’est que le jour où je partirai, le jour où je ne serai plus, on pourra dire que ça sera la fin de moi pour moi. Et on le sait, c’est toujours difficile, les fins de moi.

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