apporter une réponse

Et pourquoi serait-ce à moi d’apporter une réponse. Tout ça me désole et me donne un peu mal à la tête. Alors, comme c’est aujourd’hui dimanche, je vais faire comme si j’étais un bon chrétien, je vais me reposer car c’est le septième jour et je vais recharger mes batteries et essayer de ne plus penser à tout ça. Un jour, tu m’as dit que tu allais m’aider à t’oublier mais moi, je ne sais pas plus oublier que m’ennuyer. Je n’oublie rien. Ni les bonnes choses, ni les mauvaises. J’ai même une tendance à l’hypermnésie. Et je fais avec. Bref, je tourne cette question dans ma tête : pourquoi moi, devrais-je avoir à apporter une réponse. Je ne suis pas dans ceux qui décident, juste dans ceux qui ont des convictions. Et j’ai l’impression que les miennes sont criminelles, depuis quelques temps, quelques mois.

Oui, il faut me justifier plus que de raison car ce que je pense semble ne pas être dans l’air du temps parallèle dans lequel vit une minorité qui pense qu’on nous ment sur tout. Mais moi, je n’ai aucune réponse à apporter, je dis juste ce que je pense et que tout ça me rend triste et très, très, très pessimiste. Je me dis qu’on va vers un futur de plus en plus inquiétant si on ne pourra plus raison garder. Bien sûr, on a le droit de ne pas penser comme moi et justement, j’ai aussi le droit de ne pas penser comme eux. J’ai le devoir de continuer de dire ce que en quoi je crois (oui, je sais, ce n’est pas grand-chose) même si je prends des claques, au passage. Et je vais même tendre l’autre joue pour en recevoir d’autres car je n’ai pas envie de me taire. Je n’ai pas envie de m’écraser contre l’intolérance.

Je ne suis pas non plus ce genre de personnage à la Don Quichotte qui va aller se battre contre des moulins à vent mais dans mon entourage proche, je dois faire face à certaines mauvaises volontés flagrantes et j’avoue que j’en ai assez. Qu’ils pensent que la terre est plate, après tout, je m’en fous. Qu’ils pensent qu’on est en dictature, ça, ça me dérange nettement plus. Et qu’ils pensent qu’on peut recourir à la violence pour nous imposer leurs idées plus que douteuses, là, ça me met carrément en colère. Et donc, au lieu de tenter d’apporter une réponse, je vais me calmer. C’est aujourd’hui dimanche et comme le chantait Marcel Amont, ah, quelle chance ! Oui, quelle chance ! Vivement que je retourne me reclure, tiens. Finalement, je suis aussi bien sinon mieux ailleurs. Ça me laisse respirer.