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17 août 2021

enfoncer le clou

Je me suis tâté toute la nuit pour savoir si je devais enfoncer le clou ou pas. Et je me suis dit qu’il n’y avait aucune raison, pour ça. Je ne vois pas pourquoi je me restreindrais, pourquoi je me censurerais juste pour essayer d’entrer dans un moule qui ne me convient pas. Alors, je vais l’enfoncer, ce clou. Je vais la transpercer, cette pointe. Parce que oui, je vis avec une pointe d’agressivité de plus en plus présente en moi. Et comme une écharde dans un doigt, il va falloir que je fasse ce qu’il faut pour que toute cette bêtise haineuse ne fasse pas trop de dégâts en moi. Je vais attaquer pour ne pas me faire plus envahir. Je ne suis pas Don Quichotte mais tout comme lui, j’ai le droit de me battre contre des moulins à vent. Je sais que c’est largement peine perdue mais moi non plus, je ne veux pas me taire.

Je suis sidéré, désolé et un peu anéanti par les manifestations hebdomadaires qui ont repris de plus belle. Je ne comprends pas. Ou je ne comprends que trop bien. Mais ça ne m’empêche pas d’être encore et toujours médusé. Je ne comprends pas cette obstination qu’ont les anti-vaccins et tous ceux qui se sont greffés à leur mouvement (ils ne sont pas anti-greffe, en tout cas) sous des prétextes plus ou moins fallacieux. Qu’ils le disent ouvertement, qu’ils n’en ont finalement qu’après Macron et son gouvernement au lieu de tourner autour du pot et de maintenir cette pression inutile autour des vaccins. Le parallèle est osé mais je vais le faire : je n’ose imaginer les mêmes gens qui osent parler de privations de liberté, s’ils avaient été les mêmes gens pendant la guerre et pendant l’occupation.

 « Non, on ne veut pas faire la guerre, on veut continuer à vivre notre vie sans aucune contrainte ! On ne veut pas des laissez-passer, on veut circuler normalement ! » Je sais, c’est facile ; autres temps, autres mœurs et tout et tout... Mais on oublie une chose, dans tout ça et c’est peut-être celle qui me désespère le plus, c’est qu’on a perdu le sens des valeurs des choses et des événements et que l’intérêt individuel prime sur l’intérêt collectif. Ils ne veulent pas se faire vacciner ? C’est leur droit le plus absolu. Mais dans ce cas, puisque c’est chacun pour soi, à leurs yeux, qu’ils restent chez eux et qu’ils arrêtent de venir manifester chaque samedi depuis cinq semaines et encore combien à venir ? Ça n’a plus aucun sens, quand la revendication devient systématique. On risque de ne pas en sortir.

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