si je me jette du premier étage, qui va me pleurer ?

Hier soir, je me suis demandé à partir de quel étage dont je me serais jeté, mes proches allaient être réellement chamboulés voire estomaqués pour ne pas dire tristes. Je me suis dit que tiens, si je me jetais du premier étage, je ne sais pas pourquoi mais je pense que tout le monde me prendrait pour un rigolo. Personne ne me prendrait au sérieux et ça n’aurait pas plus d’effet qu’un coup d’épée dans l’eau. Alors, j’ai totalement invalidé le premier étage. En revanche, je me suis demandé tiens, si je me jette du deuxième étage, comment mes proches vont réagir ? J’en connais qui vont me reprocher de vouloir faire mon intéressant, encore une fois et d’autres, qui vont penser que c’est juste histoire de faire rire avec une bonne chute. Je crains donc que ça ne soit pas le bon niveau, que le deuxième.

Alors, tiens, si je me balance tout seul du troisième étage, comment va-t-on réagir autour de moi ? Pfou, Stéphane, parfois, il manque cruellement de hauteur ! Il se prend pour un auteur mais il n’en a aucune, de hauteur. Ceux-là risquent de ne pas faire partie de la liste de mes invités pour ma crémation. On a les amis qu’on mérite et ceux-là, manifestement, ils ne font pas partie de mes amis. Ou alors, ils se mettent le doigt dans l’œil. Moi, mon doigt, mon majeur droit, hier soir, je l’ai coupé en voulant essuyer un couteau tout neuf, que j’ai apporté au patron, à Biscarrosse. Alors, je ne pouvais plus me le mettre nulle part. J’ai eu une très jolie poupée avec un protège-doigt qui ressemblait étrangement à un préservatif non usagé. Mais là, encore une fois, je crois que je digresse.

Bon, tiens, si je me jette du cinquième étage, donc, de ma terrasse, c’est moi qui vais me prendre pour un abruti car franchement, se jeter de chez soi, d’une si belle terrasse, c’est complètement ridicule de ne pas en profiter autrement. Et si je me jette du treizième étage d’un grand hôtel ? Non, se foutre en l’air du treizième étage, on dit que ça porte malheur. Je ne suis pas superstitieux mais on ne sait jamais. Et me jeter du trente-troisième étage d’une tour parisienne ? Bof, personne ne me reconnaîtra, je pense. Mais n’empêche que si là, ça fait pleurer mes proches, j’en déduis que je dois aller jusqu’à Paris. Et que si je me jette trente-trois fois d’un premier étage, ça n’aura pas du tout le même impact. Ni sur eux, ni sur moi. Hormis quelques courbatures bien senties, je pense. Donc, je suis.