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27 juin 2021

bande d’ordures (texte averbe)

Bande d’ordures (histoire courte d’un hold-up un peu particulier)

Six heures moins dix. « Encore une vingtaine de minutes, les mecs, prêts ? Attention, une bagnole ! »

Quelques potes sur le coup du siècle, vachement stimulant. La pêche ! Tous raides rien qu’à cette idée. Surtout moi, en tant que chef. Normal. Sur mon front, un tatouage avec le chiffre 1.

Dans moins d’un quart d’heure, normalement. Et après, la planque et ensuite, la belle vie pendant un certain temps. Dans l’oubli, après le casse du siècle et à nous la vie de palace avec la piscine, les cocktails et les belles nanas.

Plus que douze minutes. Ah putain ! Putain, quelle fébrilité ! Les autres aussi, d’ailleurs. Comme leur nez sur la figure. Une bande de trois avec moi.

Encore deux minutes en moins. Les mecs, bientôt, patience, très bientôt… La jouissance suprême d’un hold-up bien mûr et pas n’importe lequel. Encore un peu de temps, juste un peu.

L’espoir des idées totales, rien dans l’oubli, trop con, sinon. Pas le moment pour une inquiétude tardive ni pour un affolement inopportun. Calme. Concentration. Sérieux.

Top départ, les bas sur les visages pour un semblant d’invisibilité ou d’incognito. Aucune reconnaissance possible de nos gueules. Normal, sinon, danger.

Le soleil toujours absent. Bon pour nous ça. Le temps gris, les nuages bas : plus simple pour aucun repérage de nos pommes.

« Les voilà ! Les voilà ! En route ! Feu ! »

Trois mecs, eux aussi. Facile, trois contre trois. Effet de surprise pour nous. Fatigue pour eux. Encore dix mètres. Pas rapides, les gars. Chouette pour nous.

 « Ceci, hold-up en bonne et due forme. Camion pour nous avec tout l’intérieur. Vous, par terre, face contre terre. Mains sur la tête, liées et bandeau sur vos yeux. Caramels mou plein dans vos bouches pour pas d’alerte de votre part. Tout le camion pour nous. Juste cinq minutes, le temps  nécessaire et puis plus rien. Dans un certain temps, délivrance pour vous. Juste dans l’attente que quelqu’un… »

Objectif en plein dans le mille. Nous trois dans le camion, eux trois là-bas, sur la route, dans l’espoir d’un sauvetage par la police.

Dans notre repaire, une superbe villa dans laquelle notre squat depuis plusieurs semaines. La piscine au cul du camion : tout l’intérieur dans le bassin et nous trois, dès que possible, nous trois, dans la piscine bien pleine. Un bon bain dans notre butin, ça, du grand plaisir. Et même mieux : le pied absolu.

Après, un moment au bord du bassin, dans l’attente du soleil. Quelle jouissance dans notre bain du produit de notre hold-hup !

Pin-Pon ! Pin-pon !

« 22, les gars, voilà les flics ! »

Trop tard, nous trois à poil sur pelouse, aucune arme, aucun moyen de défense ni d’attaque. Les flics trop nombreux. Jouissance fugace. Déconfiture, mécontentement et contrariété.

« Eux ? » « Oui » « Vous ? » « Hélas, oui ! » « Mains en l’air ! »

Quelle chance ! Pas de prison pour nous. Juste un asile psychiatrique. Lors du jugement, notre bon avocat encore mieux que ça : nous, des pauvres mecs capables d’une attaque de camion d’éboueurs pour le plein de notre piscine. Pas tout à fait normaux, les gars.

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