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7 juin 2021

effeuiller la marguerite

Un véritable bonheur que de rester sur le nuage de Suzanna Andler, mercredi dernier au cinéma (voir billet de samedi, le 5) car je me suis précipité pour acheter le bouquin de la pièce de théâtre de Marguerite duras. J’avais vraiment une envie irrépressible de retrouver ce texte que j’ai tant apprécié pendant la projection du film. D’ailleurs, ça m’a fait penser à deux autres films que je qualifierais de chef-d’œuvre : Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait d’Emmanuel Mouret, que j’ai vu à sa sortie en 2020 et Plaire, aimer et courir vite, de Christophe Honoré, qui date de 2018 – deux longs métrages dans lesquels le texte a une importance capitale, autant que l’image, ce qui n’est pas souvent le cas, il faut bien le reconnaître. Et quand j’aime un texte, j’aime le lire et le relire. J’aime m’en imprégner.

Et soudain, j’ai réalisé que depuis quelques années, j’ai totalement occulté ce grand auteur qu’est Marguerite Duras. J’ai dû lire une bonne vingtaine de ses œuvres et si je n’ai pas forcément gardé des souvenirs de chacun des livres que j’ai lus, d’elle, il m’en reste quelques-uns en mémoire : Moderato Cantabile ; Hiroshima mon amour ; Détruire, dit-elle ; India Song et Écrire, peut-être son livre qui m’a le plus parlé, le plus inspiré. Un auteur qui parle de son besoin d’écrire et s’interroge à ce sujet-là, j’avais trouvé ma bible. Mais en plus, il y a le style durassien, ce style à phrases courtes car elle « courrait sur la crête des mots pour aller vite, pour ne pas perdre… » et puis, de toute façon, c’est un point commun que nous avons, elle et moi : se dépêcher, toujours se dépêcher. Peut-être au cas où…

Mais elle, Marguerite Duras, elle a eu cette intelligence que je n’ai pas eue : savoir aller à l’essentiel. Pas besoin de faire des longues phrases, pour elle, tout est dit en trois mots quand d’autres en font des paragraphes entiers. Suivez mon propre regard autocentré ! Et pour en revenir à ce que je disais au début du deuxième paragraphe : comment ai-je pu vivre sans elle pendant ces dernières dix années. Peut-être même ces quinze dernières années. Tout d’un coup, je me rends compte que je suis fondamentalement infidèle. Et même ingrat. Mais je vais me rattraper. Et écrire. Encore écrire. « Écrire. Je ne peux pas. Personne ne peut. Il faut le dire, on ne peut pas. Et on écrit. C’est l’inconnu qu’on porte en soi d’écrire, c’est ça qui est atteint. C’est ça ou rien. On peut parler d’une maladie de l’écrit. »

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