plusieurs façons de mourir

Il y a une chanson qui dit qu’il y a au moins 100 000 façons de tuer un homme. Il y en a une autre, d’Adamo, très émouvante, qui nous raconte qu’il aimerait mourir dans les bras de celle qu’il aime. Moi, j’ai déjà eu l’occasion de dire que j’aimerais bien mourir de rire. Ou, plus classiquement, dans mon sommeil. Un oubli de respiration comme un silence dans une partition de musique. Ça pourrait m’arriver, ça vu que le fait de faire plusieurs choses à la fois, en permanence, ça me fait parfois perdre un peu une partie de ma tête. Et donc, là, ce matin, j’ai envie de parler de deux ou trois autres façons de mourir qui pourraient me convenir. Après tout, si j’ai le choix, hein ? Non, c’est vrai, je ne vais pas me priver. Alors, quelles sont donc des façons de mourir qui pourraient me seoir. (Et paf !)

Mourir de peur ? Oui mais pas si c’est suite à un début d’agression dans la rue ou chez moi, non. Mourir de peur, soit mais pas de n’importe quelle peur. Non, mourir de trouille en lisant un livre terrifiant ou en regardant un film au cinéma et à la fin de la séance, quand les autres spectateurs seraient partis, une ouvreuse viendrait vers moi, un peu refroidi en me disant que c’est le moment de sortir et elle pousserait un cri en voyant que je ne réagirais plus. Avoir les pétoches au point de mourir devant une œuvre d’art ou une  création artistique. Reconnaissez que ça aurait de la gueule, non ? Oui, et en plus, j’aurais droit à mon quart d’heure de gloire, dans les faits divers des médias : quelques lignes pour signifier qu’un retraité est mort dans une salle obscure, pendant un film.

Ou alors, je pourrais envisager  de mourir d’impatience mais là, j’ai bien compris que ça ne dépendra jamais que de moi seul, non, il faudrait qu’il y ait quelqu’un d’autre qui soit à l’origine de cette attente fébrile. Sinon, je ne vois pas l’intérêt de mourir d’impatience parce qu’on a hâte de payer ses impôts ou de léguer des biens à ceux qu’on a choisis. Je pourrais aussi mourir de honte. Parce que j’aurais été amené à m’être déshabillé de mon amour-propre tout simplement pour séduire quelqu’un. Mouais… Peut-être un peu trop dix-neuvième siècle, ça, non ? J’ai beau avoir un côté romantique (je sais, il faut gratter un peu mais ça vaut la peine, je vous jure), je pense que ça ne m’irait pas ça. Enfin, si je ne peux pas mourir dignement, j’aimerais alors mourir d’une façon ridicule.