Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est écrit
20 avril 2021

à la venue des coquecigrues

Est-ce qu’un jour, je serai capable de savoir prendre mon temps ? Je veux dire, autrement qu’en étant mort ? Parce que franchement, ça commence à bien faire, j’ai beau avoir dépassé la soixantaine, je continue de faire comme si j’avais toujours 20 ans : je cours tout le temps et je ne sais pas faire moins de deux choses à la fois. Comme si je devais toujours me dépêcher pour aller plus vite que la musique. Et comme si je savais au fond de moi que je n’aurai jamais assez d’une vie. Et en même temps, je n’ai pas envie qu’elle dure plus longtemps que la normale et je ne suis pas certain d’avoir envie de signer un deuxième contrat. Non, je pense que c’est bien, une vie, une seule. . Et quand à sa date finale, je préfère laisser ça aux bons soins des coquecigrues. Et faire l’autruche.

Ça a été mon surnom pendant une certaine partie de mon existence car j’ai longtemps refusé d’affronter certaines réalités et c’était tellement plus confortable de préférer les vies parallèles de mon imaginaire. Oui, on m’a attribué le sobriquet de Struzzo, autruche en italien et ma foi (?), ça me plaisait bien, ça me satisfaisait. Aujourd’hui, je pense que ce n’est plus vraiment d’actualité, bien au contraire. Et pourtant… Et pourtant… Et pourtant, je n’aime que toi… Non, et pourtant, j’avoue volontiers que parfois, j’aimerais bien retrouver le Struzzo que j’étais encore, il y a quelques années. Quand on fait l’autruche, on n’a plus peur que d’une chose : celle que la réalité nous dépasse et nous force à vivre des choses qu’on préfère ne pas connaître. Aujourd’hui, que m’en reste-t-il, s’il m’en reste ?

Bien sûr, qu’il m’en reste. Et est-ce qu’un jour, je vivrai des choses dramatiques ? Bien sûr. Mais je ne souhaite qu’une chose, que ce soit à la venue de ces coquecigrues, pas avant. Et je ne parle pas que de la perte naturelle des gens qui me sont les plus chers. Non, toi qui me lis, toi aussi, je n’aimerais pas te perdre mais ça, ça, c’est une autre histoire. Je n’y peux rien et j’aimerais n’en pouvoir mais. Et comme je suis incapable de me dire que peu m’en chaut alors, adviendra ce que pourra. En tout cas, là, ce matin, je me sens moins à l’aise que d’habitude. Est-ce ce qu’on appelle un coup de mou ? Je crois que c’est un coup de manque. Mais ça ira mieux demain car demain est un autre jour. Et demain sera peut-être un jour meilleur avec une belle chanson que je pourrai avoir en tête, en cœur.

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est écrit
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 199 017
Archives
C'est écrit
Publicité