un jour latent

Ça existe des jours latents, même si ça peut paraître incongru. J’en ai vécu un pas plus tard qu’au début de cette semaine. Je sais que c’est inhabituel de parler d’un jour latent mais c’est exactement ce que j’ai ressenti dans ce jour de peu, dans ce jour de rien. C’est ce que j’ai ressenti quand j’ai vu que le jour se levait terne, resterait gris et se coucherait sans éclat. Non pas que moi, je sois capable de me coucher avec éclat mais on peut être exigeant sur le temps qui passe et les journées qui se traînent. Il y a vraiment des éternités inutiles. De toute façon, c’était un lundi inutile. La seule chose totalement lumineuse de ma journée, ça a été de me dire (et pas qu’à moi, que lundi matin, je me foutais de l’empereur et de sa femme mais pas du petit prince. Là, j’ai été assez content de moi.

Je ne sais pas pourquoi je m’étais mis en tête que lundi dernier aurait été un jour pas comme les autres, un jour chaud et ensoleillé, un jour torride au point de faire tomber les vêtements d’hiver et même de demi-saison. Un lundi avec un avant-goût d’été. On peut se tromper, je revendique le droit de me tromper et je recommencerai et j’assumerai mes erreurs même si je préfère être toujours dans la vérité. Un lundi de nuages. Le ciel était-il par-dessus les toits ? Ou se trouvait-il par-delà, par-delà les nuages, là où s’envolent les esprits des poètes. En même temps, ce sont dans ces jours latents que je peux prendre le temps de réfléchir à ma vie, à ce qui se passe en moi, autour de moi et à comment se porte mon nombril. Un jour d’auto-analyse et de rêves, d’introspection et de fantasmes.

J’en connaîtrai d’autres, des jours latents. Des jours sans alors que j’avais espéré des jours avec. Ça fait partie des choses qu’on subit mais qu’on finit toujours par oublier. Par la force des choses. Ah si, en fin de journée, pendant ce jour latent de lundi dernier, j’ai connu une belle éclaircie en fin d’après-midi mais elle a été de courte durée. Finalement, le soleil est apparu pour repartir aussi vite qu’il est venu et je me suis retrouvé un peu l’âme en peine, lamentable. La journée avait commencé tristement, elle s’est terminée presque de la même façon, elle ne restera pas à marquer d’une pierre blanche. Tant pis. J’ai au moins l’espoir que mars me réserve d’autres surprises malgré tout. D’autres belles journées. Encore heureux qu’on aille vers le printemps, sinon, la latence des jours aurait été…