ah non, ne commence pas, hein !

Stéphane, je ne comprends pas tout ce que tu écris, en ce moment, tu as l’air d’être un peu partout et nulle part à la fois et on ne sait pas si les gens à qui tu t’adresses, quand tu les aimes, s’ils existent vraiment ou s’ils ne sont que de personnages inventés, j’avoue que là, je n’arrive plus à te suivre et en plus, tes histoires de pois chiches, à part que tu les comptes et que tu les épluches, je ne vois pas où tu veux en venir, tu en fais quoi quand tu as fini de les compter ? Bonjour, Jean-Michel. Ah, je ne t’ai pas dit bonjour ? Non, mais ce n’est pas grave, je fais avec. Et tu ne me balances pas de vacherie parce que je ne t’ai pas dit bonjour ? Non. Tu boudes ? Non… Excuse-moi, Jean-Mochel mais je suis un peu ailleurs, là… Jean-Mochel ? Pardon, Jean-Michel, je voulais dire. Et tu es où, si tu es ailleurs et que tu n’es pas là ? Je suis dans mes pensées et en ce moment, tu vois, elles se bousculent au portillon.

Tu sais, Stéphane, on n’est pas si proches que ça mais si tu as des problèmes et que tu veux en parler, tu sais que je suis une tombe, d’ailleurs, ma forme rectangulaire va très bien avec les tombes, si ça, ce n’est pas une preuve que tu peux compter sur moi et apprendre à mieux me connaître… Merci, Jean-Michel mais ça va aller. Non parce que vraiment, si tu as besoin d’une oreille ou d’une épaule. On a toujours besoin d’une oreille sur laquelle se reposer ou d’une épaule à écouter et moi, je peux être les deux. Non mais vraiment, Jean-Michel, ce n’est pas la peine, ne t’en fais pas, je gère. Ouais, on dit ça et un jour, on s’écroule parce qu’on a cru qu’on savait et qu’on pouvait gérer et puis non, on s’est mis le doigt dans le cul et on ne peut plus le sortir et ça peut être gênant, à la longue. Dans l’œil, plutôt, non ? Dans l’œil, quoi ? Le doigt, dans l’œil, non ? Ah non, dans l’œil, ça fait plus mal encore, tu vois ?

Bon, alors, tu es sûr que tu ne veux pas me parler de ce qui te tracasse ? Jean-Michel, je te jure que ça va et tu vois, si tu me lis tous les jours, comme tu me l’as dit, tu as dû voir que je peux encore faire de l’humour, donc, ça va. Oui mais peut-être que tu fais semblant. Non, je ne fais pas semblant, quand je veux faire rire ou sourire, je ne simule pas. Ouais, les gens qui simulent, ils ne le reconnaissent jamais, moi, je te dis que je peux t’écouter et on pourrait alors devenir enfin amis. Et oublier tes problèmes de pois chiches. Jean-Michel, arrête, ça va, je te dis. Parce que franchement, obsédé des pois chiches comme tu es, c’est bien la preuve qu’il y a un truc qui ne marche pas chez toi, en ce moment. Hé, tu arrêtes, sinon je risque de m’énerver. De toute façon, je suis plus fort que toi, physiquement. Peut-être mais moi, j’ai une arme secrète, si tu continues, je vais me mettre à compter des lentilles. Alors ?