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18 février 2021

juste avant le couvre-feu

Hier soir ou plutôt, hier en fin d’après-midi, je suis allé chercher la paire de chaussures que j’ai fait ressemeler chez le cordonnier de Saint-Louis. Mais comme je n’avais pas vu le temps passer, après le départ de Renée (j’étais sur le canapé en train de zoner devant la télévision), quand je me suis rendu compte qu’il allait bientôt être 17h25, j’ai réalisé qu’il me restait à peine plus d’une demi-heure pour aller la chercher, ma paire de pompes. Elle devait être prête depuis la veille mais j’avais oublié d’y aller ou alors, j’en avais assez fait et donc, j’avais reporté au lendemain. J’ai procrastiné. Mais hier, non, je ne me suis pas donné ce droit et je me suis dit : fais ce que dois ! J’aurais pu me dire : doigt que fesse mais ça aurait eu un intérêt très relatif, voire nul, par rapport à mes chaussures réparées.

Alors, je me suis rapidement couvert pour ne pas prendre le risque d’avoir froid car au moment du couvre-feu, la fraîcheur tombe, je me suis chaussé avec une autre paire et je suis sorti. J’étais dehors à 17h32 pétantes et j’ai marché d’un pas vif et alerte (à moins que ça n’ait été l’inverse ?) et je suis arrivé à 17h44 chez le cordonnier, qui m’a servi tout de suite car il n’y avait pas d’autre client devant moi et je suis ressorti pour rentrer chez moi, mes chaussures ressemelées dans un sac et j’ai marché à côté de mes pompes pendant le quart d’heure qui me restait avant de devoir remplir une attestation de déplacement. J’ai pensé à toi. Et j’ai découvert qu’il n’existait aucun motif valable pour moi. En tout cas, pas celui des courses. Et pas celui des chiens vu que je n’en tenais pas en laisse.

Alors, j’ai plus couru que marché. Et j’ai observé les autres gens autour de moi. Tous les magasins fermaient leurs rideaux de fer, beaucoup de gens se dépêchaient presqu’autant que moi, des voitures ramenaient des travailleurs honnêtes et des fumistes probablement malhonnêtes chez eux et moi, je continuais ma course. Mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que certains passants prenaient leur temps, discutaient en marchant lentement, laissaient leurs enfants jouer dehors, parlaient sans marcher, fumaient tranquillement en étant adossés à un muret… C’était la première fois que je sortais aussi tard depuis l’instauration du couvre-feu national. J’avoue que je préfère être chez moi, plutôt que dehors, le soir, finalement. Rien ne vaut d’être chez moi, pour moi.

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