madame Ségur

En fait, on connaît mal les personnalités, surtout celles qui étaient célèbres avant l’arrivée des nouveaux outils de communication comme ceux que nous utilisons et dont nous abusons heure après heure et jour après jour. Et si je vous pose des questions sur certains compositeurs d’opéra, certains inventeurs ou certains grands auteurs de la littérature, que sauriez-vous me répondre, précisément ? Tiens, si je prends quelques exemples au hasard de mes grandes connaissances culturelles, je pourrais vous demander si vous saviez que Ravel, celui du Boléro, était un grand fan du Tour de France et il aimait tant ça, pédaler, que dès qu’il a eu suffisamment d’argent pour se l’offrir, il s’est payé un magnifique vélo et il en a profité autant qu’il a pu. On le connaît peu, le beau vélo de Maurice Ravel.

Vous savez, on sait tant et tant de chose sur ce très célèbre couple composé de Pierre et Marie Curie, tant de choses qu’on peut apprendre dans les écoles ou que l’on peut entendre lors de certains hommages comme celui de leur entrée au Panthéon. Ce qu’on sait moins, c’est que ce couple de grands physiciens mondialement connus avait une vie privée un peu libertine. Ils fréquentaient les clubs échangistes (où on n’échange pas que des idées, si vous voyez ce que je veux dire…) et comme ils ont vécu à une époque où les mœurs étaient moins libérées que dans les années 70 (parce que maintenant, on est un peu revenu en arrière, je trouve) et au moins une fois, ils ont été surpris par la maréchaussée et se sont fait arrêter. Et là, c’est un moment méconnu, quand on a envoyé les poulets aux Curie.

Si je vous dis Sophie Rostopchine, les roublards vont me dire « mais oui, cette vieille Sophie Rostopchine » comme s’ils la connaissaient alors qu’en réalité, oui, ils la connaissent mais pas sous son vrai nom. Il ne s’agit pas de Lova Moor. Non, il s’agit de la Comtesse de Ségur, celle qui a tant écrit pour les enfants, entre autres. Comme son titre l’indique, elle est issue d’une grande famille de la noblesse russe. Bien sûr, elle était un peu prout-prout ma chère mais elle, au moins, elle en avait les moyens. Sauf qu’en plus, elle avait le sens des bonnes œuvres et rien ne lui plaisait tant que faire du bien aux pauvres qu’elle croisait. Elle n’était pas que la mondaine que tout le monde connaît, non, bien au contraire, c’était une femme généreuse et vraiment gentille. Finalement, madame Ségur était sociale.