tu imprimes quand je te parle ?

Hé, tu imprimes quand je te parle ou tu vas continuer d’avoir les yeux et ce qui te reste de cerveau que pour ton téléphone portable ? Je te rappelle qu’on est à table et que la moindre des choses, ce serait que tu sois un peu présent. Je suis sûr que tu ne sais même pas ce que tu es en train de manger, ce que tu as dans ton assiette. Oh, tu m’écoutes ? Elles sont bonnes mes pâtes à la bolognaise ? Hmmm ? Hein ? Tes pâtes à la bolognaise ? Très bonnes, elles sont très bonnes. Pfff, quand je pense que tu ne fais attention à rien d’autre qu’à ton téléphone, qu’à ton putain de téléphone. Eh, alors comme ça, elles sont bonnes, mes pâtes à la bolognaise ? Hmmm ? Oui, très bonnes. Tu n’as même pas vu que ce n’était pas des pâtes à la bolognaise mais des saucisses et de la purée ? Oui, très bon.

J’en ai vraiment assez que tu n’écoutes pas quand je te parle. Que tu n’imprimes rien. Hmmm ? Qu’est-ce qu’il y a encore, tu as tes nerfs, ce soir ? Non, je n’ai pas mes nerfs, j’aimerais juste que tu poses ton téléphone et que tu sois un peu avec moi quand tu manges. Mais je suis avec toi… Attends, une seconde, j’ai reçu une notification importante… Waouh ! Tu savais que Nagui était végétarien ? Je m’en fous. Je me fous de Nagui et des végétariens. Éteins ton portable et mange tes pâtes à la bolognaise… Je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de sauce tomate, elles sont un peu sèches, tes pâtes, cette fois. Normal, ce sont des saucisses-purée. Bon, alors, j’aimerais bien te parler de quelque chose, tu m’écoutes ? Je ne fais que ça, tu vois bien. Non, je ne vois rien, tu n’imprimes rien du tout.

Bon, arrête de te plaindre, déjà, je dîne avec toi, tu devrais au moins me remercier pour ça. Tu me demandes si j’imprime quand tu me parles ? Oui, j’imprime, tiens, regarde : page 1, page 2, page 3 et ainsi de suite… J’imprime tout ce que tu me dis, tout ce dont tu ne fais que geindre, sans cesse. Et non seulement j’imprime mais j’imprime en recto-verso tant il y en a. Ah bon, tu m’écoutes, en réalité, tu m’écoutes quand je te parle alors que j’ai l’impression du contraire ? Oui, je t’écoute. Tu imprimes quand je te dis que je t’aime, tu me comprends ? Quand tu me dis que tu m’aimes ? Ah ça, pour t’entendre, je t’entends mais tu sais, je n’ai pas envie de toujours t’écouter. Et là, tu me demandes si j’imprime quand tu me dis que tu m’aimes ? Non, parce que ce soir, je te le dis, il y a du bourrage.