lettre au Père Noël

Cher Père Noël, je t’envoie une lettre avec des choses que je veux avoir au pied du sapin chez moi et on va bien voir si tu existes vraiment ou pas parce que si tu existes vraiment, je ne vois pas pourquoi mes souhaits ne seraient pas satisfaits vu que j’ai été très, très sage pendant toute l’année. En effet, je n’ai fait qu’obéir à tout ce qu’on m’a demandé de faire, que ce soit pour le confinement, pour faire du bien autour de moi, pour les dons d’organes que je fais régulièrement (oui, je suis donneur d’organes sexuels – et ça va, le business des dons d’organes sexuels ? Moui, ça va, ça vient mais globalement, oui, on ne peut pas se plaindre…) et je donne à manger à mes pauvres tous les jours et ça fait au moins une semaine que je n’ai pas critiqué les gilets jaunes, les casseurs réunis et les syndicats.

Alors, cher Père Noël, comme cadeau, dans ce que j’aimerais le plus avoir, il y a… Il y a un petit génie pour exaucer tous mes vœux, tous mes besoins et toutes mes envies au quotidien. Bon, si vraiment ça n’est pas possible car les génies, ça ne court pas les lampes à huile ni les lampes à pétrole, si tu me donnes dix millions d’euros totalement exonérés d’impôts, de taxes et autres bêtises fiscales et si aucune association ne vient m’en demander une petite partie sous prétexte que je suis devenu soudainement trop riche, alors oui, je pense que je pourrais être content et revoir mon point de vue sur ce que Noël représente. Il est évident que ces dix millions d’euros ne seront jamais taxés, ni à leur versement, ni pour les nombreux intérêts qu’ils vont pouvoir me rapporter jusqu’à ma mort, un jour, lointain.

Alors oui, Père Noël (je ne dis plus « cher » Père Noël car grâce à ces dix millions d’euros, c’est toi qui vas me dire « cher » Stéphane), si tu es capable de ça, oui, je croirai de nouveau en toi, je le jure sur la Bible, le Coran et la Torah réunis, parole d’apostat. Tout comme je te promets que je ne serai plus jamais méchant avec les putes quand j’irai les voir pour satisfaire certains besoins naturels. Et je déclare officiellement qu’à compter de l’année prochaine, je décorerai mon appartement et ma terrasse avec beaucoup d’ostentation pour tous les Noëls qui me restent à vivre. Je porterai même des pull-overs avec des boules et des guirlandes accrochées dessus. Ah oui, j’arrêterai aussi de correspondre avec Marc Dutroux parce que c’est vrai que je n’en aurai plus besoin. Enfin, je crois. Je pense.