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10 décembre 2020

Jean-Sébastien est (très) douillet

À la différence de David, du même nom, Jean-Sébastien est douillet mais pas pour les mêmes raisons. Jean-Sébastien, jeune membre des Blacks Blocs est issu d’une bonne famille bourgeoise. Ses parents vivent près du parc Montceau, à Paris, un beau quartier. Il est trader junior dans une grande banque privée. Il a été un étudiant brillant mais il est extrêmement timide et  à 29 ans, est toujours célibataire. On ne lui connaît ni petite amie, ni petit copain. Quand on interroge la bande de potes avec lesquels il sort, parfois, en soirée, la semaine, personne ne l’a jamais vu dans une histoire d’amour. Probablement parce qu’il a une relation fusionnelle avec sa mère. « Avec Maman », comme il le dit lui-même très souvent quand il parle d’elle avec des plein d’étoiles et plein de cœurs dans les yeux. Avec tant d’amour que c’en est émouvant.

Il a été un enfant modèle, fils unique de parents qui l’ont eu un peu sur le tard. C’est ce qu’on pourrait appeler « le gendre idéal » : bonne situation, bon physique, bon esprit, tennisman amateur qui aime aller skier en hiver et faire du surf sur les vagues de l’océan en été. Il vit lui-même dans le Marais, à Paris, près de la place des Vosges. Il aime aller au cinéma, il est vegan, il joue souvent aux jeux vidéo, ce qui lui permet de décompresser quand il rentre tard de son travail. Il a un bon salaire et il est toujours prêt à rendre service, le genre de copain qui répond toujours présent. Mais, derrière ce portrait apparemment sans défaut, Jean-Sébastien a une grande part d’ombre pour ne pas dire sombre. Son truc, son secret, c’est qu’il est membre des Blacks Blocs. C’est là, sa véritable nature. Celle que personne ne connaît chez ses proches.

Et là, à chaque fois que c’est possible, il y va, il s’encagoule, il fonce dans le tas, il caillasse du flic, il défonce des vitrines, il balance des cocktails Molotov, il brûle des scooters et des voitures, il détruit le mobilier urbain et incendie des établissements bancaires, une façon comme une autre, à ses yeux, de se défouler de tout son stress. Il est comme ça, Jean-Sébastien. C’est un presque trentenaire qui ressemble encore à un enfant. Sauf les samedis de manifestations. Quand on le voit, ces jours-là, il semble n’avoir jamais peur de rien. C’est mal le connaître. Voici le détail d’une écoute téléphonique le concernant : « Oui, Maman, je vais bien. Rien de neuf, la routine. Oui, je pense à toi. Tu le sais que je t’aime et… Aïe, aïe, aïe, ouille, ouille, ouille, putain fait chier de sa race ! Je me suis planté une écharde dans le doigt ! J’ai mal, putain ! Maman, j’ai mal !...»

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