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28 novembre 2020

l'objectivité faite homme

Si, si, je suis totalement objectif. Toujours. À chaque fois que je pense, à chaque fois que je parle et surtout, à chaque fois que j’écris. Je suis l’incarnation de l’objectivité. L’objectivité faite homme. L’objectivité faite Stéphane. Il n’y a pas plus impartial et neutre que moi. À côté de moi, la Suisse fait figure de syndicaliste. De fumiste et d’insoumise. Je suis d’un détachement absolu quand il s’agit de prendre position sur quelque sujet que ce soit. Je suis d’une indépendance d’esprit à faire rougir les plus révolutionnaires du monde et même de l’univers. Je ne vois que le côté anodin et quelconque de chaque chose ou de chaque personne. Je ne suis jamais, jamais, jamais dans l’affect et seule mon objectivité me mène là où je dois aller. On ne pourra jamais me mettre en défaut de partialité ou de mauvaise foi. Jamais.

C’est pourquoi j’assume pleinement mon billet d’hier dans lequel, je le reconnais, je ne respecte pas cet homme mort qu’est Diego  Maradona. En fait, je suis tellement indifférent à sa disparition que seul l’étonnement m’a fait écrire ce que j’ai écrit. Parce que j’ai eu l’impression qu’il y avait discordance entre « l’événement » et la réalité des faits. Parce que moi, Maradona, tout le monde l’a compris, je m’en fous. Vivant ou mort, c’est égal. Mais qu’on en parle comme on en a parlé, là, je ne comprends toujours pas. Deux jours après, je suis toujours dans le même état de stupeur devant la façon dont on a couvert son décès. N’y voyez aucune jalousie de ma part : je ne suis ni footballeur, ni drogué, ni alcoolique, ni célèbre, ni argentin, ni fortuné et ni frisé. Je ne suis pas un homme à femmes non plus, pas faux.

Comme le chantait si bien Juliette Gréco, je suis comme je suis. Et je mourrai tel que je suis et tel que j’ai toujours été : un parangon de vertu. Voire le parangon de la vertu. À la différence des journalistes, moi, si on m’apporte un plat avec de la salade à l’objectivité, je la verrai tout de suite, l’objectivité, au milieu des feuilles de salade. Alors que j’en connais qui eux, la mangerait sans même savoir ce qu’ils se mettent dans la bouche. Non, non, je le confirme en toute impartialité et en toute bonne foi : je suis d’une objectivité absolue. À tel point que mon objectif dans la vie, c’est justement de le rester. D’en rester le champion du monde. Diego Maradona est mort ? Tiens, ressers-moi un peu de pâté, s’il te plaît. On ne peut pas faire plus neutre. En même temps, si je m’en foutais vraiment, pourquoi en parler ?

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