dans le meilleur des mondes

On vit dans un merveilleux pays dans lequel, on ne parle plus de provinces mais de territoires, ce n’est pas génial, ça ? Un pays magnifique dans lequel tout le monde est content de tout, tout le temps et même plus encore. Un pays qui ne connaît pas les crises. Aucune. D’aucune sorte. Un pays dans lequel tout le monde se plaît tant à vivre ensemble qu’on pourrait croire que tous font partie d’une seule et même famille. Un pays qui ne critique jamais aucune décision. Un pays qui abrite un peuple toujours d’accord sur tout, à de rares exceptions près. Un peuple qui aime être confiné quand il est question de son travail mais qui veut pouvoir continuer d’aller boire un verre en terrasse et danser dans les boîtes parce que là, quand c’est pour le plaisir, il y a zéro risque de contamination.

Oui, je suis content de voir que dans mon beau pays en pleine crise sanitaire et en proie quasi-permanente à la crainte d’un nouvel attentat terroriste, je suis content de voir que le procès de Jonathan Davall ait été un tel dérivatif émotionnel. C’est vrai qu’on l’a vécu comme une récréation, comme une bulle d’air dans un environnement quotidien plutôt morose. Waterloo morne plaine ? Merci monsieur Daval ! Grâce à vous, Waterloo m’a semblé moins sinistre, la semaine dernière. Et je suis content car bientôt, peut-être, notre pays va nous faire un autre cadeau de roi, va nous mettre une nouvelle cerise sur le gâteau de nos plaisirs quotidiens : le procès de Nordhal Le Landais. C’est chouette, les faits divers car ils deviennent rapidement des faits diversions. On en avait besoin.

Bref, je suis français et j’habite le plus beau pays du monde. Le plus beau pays du monde, je suis sûr ? Oui, on va dire ça pour ne pas lancer de polémiques inutiles. Donc, j’habite le plus beau pays du monde pour ne pas dire dans le meilleur pays du meilleur des mondes et ça me rend singulièrement et intégralement heureux. Et je peux même avouer que plus heureux que moi, actuellement, ça n’existe pas. Ou alors, ce serait tellement indécent. Pardon, Jean-Michel ? Te revoilà, toi ! Qu’est-ce que tu dis ? Que je me fous de la tronche de tout le monde ? Mais pas du tout, comme d’habitude, tu n’as rien compris. Je suis toujours sincère et honnête quand j’écris. Je dis beaucoup de conneries mais toujours avec une franchise qui m’honore. Et de là à dire que je dis n’importe quoi, c’est nul.