Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est écrit
12 octobre 2020

un (le) dernier verre

Boire un verre. N’en boire qu’un. Qui serait en même temps le premier et le dernier verre. Pas celui du condamné mais celui du plaisir. Est-ce que j’aime ça, boire un verre, tout seul, sans être avec des amis, sans occasion particulière ? J’aime ça mais en même temps, je trouve ça un peu triste, limite pathétique car c’est peut-être la porte ouverte à boire un verre par jour et ça va devenir une habitude, un faux besoin, une addiction. Et moi, j’aimerais éviter de tomber dans certains travers. Heureusement, mon corps a toujours eu le mot de la fin, par peur d’être malade, je ne suis jamais tombé dans la drogue même si j’ai essayé, plus ou moins malgré moi. J’ai essayé de boire au point de prendre des cuites, non pas pour prendre des cuites, mais j’y suis arrivé quand même et j’ai dit stop !

Je n’ai plus jamais voulu me rendre minable avec une gueule de bois insurmontable (je les ai pourtant toujours toutes surmontées, finalement) et désormais, je ne bois plus sans parcimonie que lors d’occasions bien spéciales, avec du monde autour de moi comme si je voulais me donner en spectacle : regardez, je suis heureux parce que je bois ! Pardon ? Qu’est-ce que je viens de dire ? Je suis heureux parce que je bois ? Non, je suis heureux d’être bien entouré et ça me donne envie de boire pour partager un moment joyeux avec eux. Mais je ne bois pas n’importe quoi. Et d’être gris à force de champagne, ça n’est pas être un poivrot, si ? Quoiqu’il en soit, avant-hier, j’ai ouvert une bouteille de Vouvray parce que j’aime bien ça, pas autant que le champagne ou le Prosecco mais presque.

Et depuis deux soirs, je trinque avec ma bonne conscience : un seul verre avant le repas du soir. Et comme c’est bon, je me dis que je pourrais peut-être en boire un deuxième et prendre le risque que ça me donne envie d’un troisième mais non, là, je me retiens comme d’autres retiennent les nuits. Et je n’en bois qu’un et ça me suffit et tant pis si j’aurais pu éventuellement siroter un peu plus de ce bon Vouvray. J’ai donc trouvé le bon rythme : boire un verre et un seul. Comme ça, je peux dire que je bois le premier et le dernier verre et s’il n’en reste qu’un, nous serons celui-là. Et je ne serai pas ivre. Je ne voguerai sur aucune mer houleuse ni aucune mer calmée. J’aurais juste pris un peu de plaisir en solitaire. Toute honte bue. Et je n’aurai aucun remord. Peut-être même pas de regret.

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est écrit
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 199 290
Archives
C'est écrit
Publicité