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4 octobre 2020

c'est étanche, un préfet ?

15h30. La météo n’est pas fameuse mais on va faire contre mauvaise fortune, bon cœur et ce n’est pas un peu, beaucoup d’eau qui va faire peur à ma mère. Pour un peu, elle enfilerait son maillot, son bonnet, ses palmes ses lunettes et son pince-nez et elle irait nager sous les averses, dans les ondées voire au milieu des déluges. Ça ne fait rien, en vue de la réception de ce soir, nous aménageons la terrasse, les parasols serviront de parapluies géants en cas de grains autres que de folie. Nous pourrons recevoir plus de monde si on entasse des invités dehors qu’uniquement dedans, dans le séjour. Et heureusement que notre cuisine est fermée, ça me laissera une pièce pour entreposer le buffet et les boissons. Et les verres, et les serviettes en papier car je ne vais pas des lessives pour ça.

17h30. Le traiteur arrive, je lui ai ouvert le parking de la résidence pour lui permettre de décharger à l’abri des débris de la tempête Alex dont nous subissons la queue, ici, à Bordeaux. Il a un accès direct vers le hall de l’immeuble et à l’ascenseur. Pour le champagne, je me suis organisé différemment et indépendamment. Côté canapés et petits fours, j’ai privilégié des produits de saison, en rapport avec le mauvais temps qui sévit en ce moment : beaucoup de bouchées à base de poisson et pour le dessert, comme maman n’est pas une grande fan de chocolat et moi non plus, on a privilégié les choux à la crème vanille, café, praliné, citron et pistache. Ça, le dernier, c’est pour faire plaisir à mon père. Côté des invités, ils mangeront ce qu’il y a, surtout la préfète et son mari. Je n’ai pas invité le maire.

19h30. Dans vingt minutes, la diffusion du reportage sur maman débutera sur TF1. Tous les invités ont eu la gentillesse et la délicatesse d’arriver à l’heure demandée : 19h15 au plus tard. Tout le monde est installé. J’ai gardé les gens que je préfère avec moi, dedans car il pleut beaucoup et les autres, dehors, sur la terrasse, car il pleut beaucoup, surtout dehors, justement. La préfète et son mari sont sous le parasol qui sert de parapluie géant mais je ne m’inquiète pas plus que ça car je crois que c’est étanche, un préfet. Même une préfète. Pardon ? Non, rassurez-moi, c’est bien étanche, un préfet ? Non, parce que si ça n’est pas le cas, ça craint. Surtout pour elle et son mari. Parce que ma mère, à moi, ma mère, je sais qu’elle est étanche, sinon, elle ne serait pas championne de natation.

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