te faire aimer l’aube

Tôt le matin, ce n’est pas ton heure alors que c’est la mienne. Pas d’une façon générale mais en permanence. J’aime les levers de soleil et pour ça, il faut bien que je sois debout avant lui. J’aime les fins de nuit quand la ville dort encore. Quand le calme fait entendre son chant silencieux. Un chant silencieux mais très, très mélodieux. Un chant que nous sommes si peu nombreux à pouvoir entendre. Un petit bonheur du jour. Mais toi, non. Toi, tu n’aimes pas te lever tôt le matin, dans ta vie quotidienne. Si tu es en vacances, si tu as la promesse de la mer, des sentiers de randonnées et des siestes sur le sable chaud, alors là, oui, tu peux être debout avant tout le monde parce que là, tu es comme moi, tu as envie de cette heure matinale où tout est encore possible. Mais pas là. Pas là.

Ta vie ne te permet pas d’être tout le temps en mode « vacances » comme c’est le cas pour le commun des mortels qui est en âge d’avoir une vie socioprofessionnelle normale. Alors, tu prends ton mal en patience et tu attends qu’un jour béni vienne enfin : celui où tu pourras enfin prendre le temps pour chaque matin. Et alors, moi, je serai là et je te promets de te faire aimer l’aube. De te faire aimer les aubes. De t’enivrer d’aurores. Et nous irons regarder les horizons pour voir comment le soleil se lève et nous nous dirons que c’est un jour de plus à partager tant de belles choses. Parce que chaque jour est un renouveau même si chacun d’eux ressemble aux autres. Chaque matin est comme un printemps qui ne dure qu’un temps éphémère, celui de la rosée sur les herbes et les fleurs.

Te faire aimer l’aube, voici un défi que je me suis lancé. Ça me fait un projet (entre autres) avec toi mais celui-ci est à ma portée. J’en suis parfaitement capable car il n’y a rien d’impossible quand on aime quelqu’un et qu’on veut le meilleur pour lui. Et tu verras, un jour, quitte à ce que je sacrifie ce moment qui m’est si cher, moment de solitude choisie, nous passerons ces crépuscules ensemble et nous y prendrons goût. Ces crépuscules du matin comme les a si bien chantés Baudelaire. Des moments pleins de poésie avant que le jour ne salisse tout. Le jour et ses habitants, partout. Et tu verras, mon cœur, nous nous aimerons et nous nous ébattrons dans les aurores et alors, nous serons heureux et moi, je le serai doublement car alors, je saurai que j’aurai réussi à te faire aimer l’aube.

Comments

[jany]

Belle poésie de la vie quotidienne.