Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est écrit
29 août 2020

pas là

Je ne sais pas s’il y aura un billet, aujourd’hui car j’ai décidé que je ne serai pas là. Mais t’es où, pas là ? Enfin si, je serai là mais je ne serai là pour personne et si on me demande, j’attends qu’on réponde que je n’y suis pas, à tous ceux qui pourraient être des inopportuns. J’ai envie de me la couler douce. J’ai envie d’être le plus grand misanthrope du monde. Au moins pendant 24 heures. Je n’aime plus personne. Je n’ai pas envie de parler, pas envie d’entendre ni d’écouter qui que ce soit.

Si on sonne, j’ai exigé de mes domestiques qu’ils répondent que je ne suis pas là, mais t’es où ? Et si les intrus insistent vraiment trop, mon majordome a ordre de les faire déguerpir avec force arguments de plus ou moins bonne foi. « Stéphane est parti s’installer au Maroc car il en avait marre de payer trop d’impôts. » « Ah bon, tant que ça ? » « Il faut croire, au revoir monsieur, ce n’est pas la peine de revenir de sitôt, Stéphane n’y sera toujours pas. Du moins, pas dans l’immédiat. Merci. »

Mais mon majordome a également le droit, voire le devoir de me faire passer pour mort, pour gravement malade, pour être en cryogénisation, pour convoler en injustes noces voire pour être parti faire le tour de la voie lactée. Pour dire que je ne reviendrai pas avant plusieurs générations. Le temps que j’arrête de bouder. De vouloir me reclure dans mon coin. De vouloir me confiner tout seul, loin de tout virus, loin de tout contrevenant au port obligatoire du masque, loin de tous.

 « Monsieur Stéphane ? Il est d’enterrement. » « Mais il va bien revenir ce soir ou demain, au plus tard. » « Non, c’est un enterrement en grandes pompes, ça devrait durer plusieurs semaines voire plusieurs mois. Il est préférable de ne pas revenir. » Si avec ça, ces inopportuns ne comprennent pas, c’est vraiment qu’ils ne méritent pas que je le fréquente. De toute façon, comme je l’ai déjà dit, je n’ai envie de voir personne. Ni envie, ni besoin. Alors, aujourd’hui, considérez que je ne suis pas là.

Et pour les éventuelles centaines ou les éventuels milliers de commentaires que je vais recevoir ? Je m’en fous. Et pour les demandes d’autographes ? Je m’en tamponne le coquillard. Ceux qui m’aiment prendront le train et comprendront le fond de ma pensée. Je suis dans un état d’esprit qui ne souffre d’aucune contestation. J’ai juste envie d’être sur une île déserte qui n’existe même pas sur une carte. Sur aucune carte. Mais avec tout le confort. Je ne suis pas un sauvage, quoiqu’on puisse en penser.

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est écrit
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 199 290
Archives
C'est écrit
Publicité