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4 août 2020

les enquêtes de l’inspectrice Colombine (épisode 3)

Le pauvre docteur Lenoir, il a été très abattu quand il a appris la mort de sa femme. Et il a été très sonné. Ou alors, il a d’abord été très sonné et ensuite, très abattu. Alors que c’est plutôt sa femme qui était vraiment abattue. La pauvre, elle a laissé une grande mare de sang sur le tapis de la bibliothèque de leur belle demeure, aux Lenoir. Mais ça aurait pu être dans la véranda, vu la position du corps de la victime. Ou dans la cuisine même si je suis sûre qu’elle ne devait pas beaucoup y mettre les pieds, cette femme qui aimait peindre. Je suis sûr que les casseroles et elle, ça faisait deux. Ou trois. Quoiqu’il en soit, là, j’en suis certaine, je peux l’affirmer haut et fort, elle ne préparera plus jamais aucun repas à son mari. Ou alors, juste de la viande froide ? Ça, Degant, ça ne le ferait pas rire.

« Bon, on a quelques suspects ou on part de zéro, Gorgon ? » « Chef, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent pour l’instant, le docteur Lenoir pense qu’il n’y a personne qui aurait pu en vouloir à sa femme au point de la tuer. En tout cas, il ne voit pas qui. Ni pour quelle raison. » « Et pour l’arme du crime ? » « On hésite entre trois possibilités : un chandelier, un poignard ou un révolver. » « Et on est capables d’hésiter entre trois armes aussi différentes ? » « Vous savez, on n’en est qu’au début de l’enquête, chef ! » « Ouais, je sais, Gorgon, mais entre un coup de couteau, une blessure mortelle par arme à feu ou un hématome dû à un chandelier, ça n’est pas la même chose, nom d’une pipe, comme disait mon mentor, le commissaire Grasset, à Paris, quai des Orfèvres ! »

Dans ce genre de situation, je sais que c’est toujours sur moi que l’on compte pour faire avancer l’enquête. Et là, je suis retournée à l’Institut Médico-Légal et j’ai demandé au père Degant s’il pouvait me faire son compte-rendu. Il n’a pas trouvé de plaie consécutive à un coup de poignard, ni même de couteau de cuisine. Il n’a pas trouvé de trou de balle non plus, quelle qu’en soit la taille : ni de 6.35mn, ni de 9mn, ni de 22mn. Et il n’a pas trouvé de marque de chandelier sur le front ni même ailleurs sur aucun corps de la victime. Ses premières constatations pencheraient plutôt vers un étranglement avec une corde ou une clé anglaise. Quelque chose de pas très clair car les traces ne le sont pas plus que ça. Bon, je vais digérer ces informations et je vais partir à la chasse aux indices.

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Commentaires
M
Tu devrais interroger le colonel moutarde,
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