les conseilleurs ne sont pas les payeurs

Je remercie mon fan-club de m’avoir proposé des solutions alternatives pour me soulager de mes douleurs digitales (j’ai mal aux doigts, pas à mes réveils ou autres montres) mais je pense que je vais décliner ces propositions qui risquent de m’apporter plus d’ennuis que de soulagement. Je n’ai pas envie de prendre des infusions de fourmis aux glands car je ne suis pas prêt non plus à manger des insectes. Quant aux glands, je ne suis pas un goret, pour ceux qui connaissent. Je ne suis pas adepte non plus des cataplasmes d’orties et feuilles de piment. D’autant plus qu’il faut les apposer sur des endroits très intimes du genre que sont les organes génitaux et je ne vois pas comment ça pourrait me soulager mes doigts. Pardon ? Oui, c’est vrai, pendant ce temps-là, je ne pense plus à eux mais non, merci, sans façon.

Je voudrais signaler à Jean-Michel, mon cousin rectangulaire prof de sports déformés et déformants que je ne veux pas non plus faire des étirements avec mes doigts douloureux, ni me les tordre, ni mettre des poids très lourds dessus et encore moins en accrocher pendant des heures. Non, il faut qu’il arrête avec les infusions de fourmis aux glands, lui, ça ne lui réussit pas vraiment. C’est d’ailleurs la preuve que je n’en prendrai pas, moi, je ne veux pas lui ressembler. En aucun cas. Jamais au grand jamais. Que nenni. Et encore d’autres promesses négatives… Je refuse aussi qu’on m’inocule un virus qui me rendrait malade dans le ventre pour oublier que j’ai mal au doigt. Je ne lâcherai pas la proie pour l’ombre. Et je me refuse à faire n’importe quoi. Je ne suis pas de ce genre-là, moi. Je ne suis pas Florent Pagny.

Enfin, pour terminer, je remercie ceux qui m’ont dit de m’inscrire aux Doigts Douloureux Anonymes car je ne vois pas très bien ce qui pourrait m’aider là-dedans. En effet, parler de mes douleurs, passe encore mais entendre et écouter celles des autres, j’ai peur de m’ennuyer très vite. Trop vite. Et comme dans ces réunions, on ne doit pas pouvoir tirer au flanc, mieux vaut que je m’abstienne. Oui, peut-être que gagner une énorme somme au loto ne me fasse pas tourner assez la tête pour anesthésier mon calvaire. Pardon ? Le mot est un peu fort ? Et alors ? Ma douleur aussi, elle est forte et je fais bien avec. Non mais sans blague, si on ne peut plus se plaindre en exagérant ne serait-ce qu’un (tout) petit peu, pourquoi continuer, alors ? Bref, comme je pense que les conseilleurs ne sont pas les payeurs…