c’est bon de vous revoir

On va encore dire que je ne fais rien qu’à ronchonner et vous aurez probablement (sans doute) raison mais bon, on ne se refait pas à mon âge, si ? En tout cas, compte tenu que, finalement, je ne me trouvais pas si mal que ça, pendant le confinement (j’avais un peu l’impression d’être seul au monde et ça m’a plutôt bien plu), je trouve que le retour progressif (à vitesse grand V depuis deux jours) à la vie d’avant n’est pas si plaisant que ça, comme je l’avais craint. Et si je peux trouver agréable, a priori, que les magasins soient tous rouverts ; si je peux trouver sympa que les restaurateurs puissent accueillir de nouveau les clients qui étaient en manque au point de se jeter sur la première terrasse venue ; si je peux trouver bien que toute le monde pense revivre, je doute.

Je suis comme une truie qui doute. Un doute m’habite et quand un doute m’habite, ça finit par devenir une obsession et tout le monde sait qu’une obsession, c’est vraiment pénible. Et en plus, dans chaque pub vue en sur les panneaux en ville ; dans chaque pub entendue à la radio et dans chaque pub vue à la télévision, dans chacun d’elle, à de rares exceptions près, on nous dit qu’on est content de nous revoir. Que ça fait du bien de nous revoir. Que c’est bon de nous revoir. C’est si bon de se dire des mots doux, des petits riens du tout mais qui en disent long… Oui, peut-être que c’est bon de me revoir mais il ne faut pas oublier que je ne suis jamais parti. Même pendant le confinement, j’ai continué à faire des courses, dans moins de magasins qu’auparavant, mais bon…

En tout cas, je suis de plus en plus agacé de ces nombreuses publicités opportunistes qui glissent lourdement sur la vague du déconfinement. Ça m’énerve de m’entendre dire que tout le monde est prêt à m’accueillir. Quand on pense que j’ai dépensé presque le double de mon budget habituel, pendant ces presque deux mois de confinement… Bon d’accord, je faisais les courses pour deux foyers mais quand même… En tout cas, les seules marques qui mériteront mon attention, ce sont celles qui oseront me dire en face : « C’est bon de revoir votre carte bancaire. » Et j’en veux pour preuve qu’on a augmenté le plafond des paiements sans contact. C’est un signe, non ? Je veux bien qu’on aide tous ces artisans/commerçants qui ont salement dégusté mais les autres, hein, les autres ?