en mai, fais ce qu’il te plaît (billet contaminé par le Covid 19)

On m’a toujours dit : en mai, fais ce qu’il te plaît mais n’oublie jamais de dire s’il te plaît sinon, toute l’éducation qu’on t’aura donnée n’aura servi à rien et tu passeras pour quelqu’un de mal élevé voire de très mal élevé et ça, ce n’était pas leur objectif, à mes parents, qu’on puisse penser ça d’aucun de leurs trois enfants même si tout n’a pas été parfait, on ne peut pas leur reprocher de nous avoir élevé comme il se devait, surtout mon frère aîné et moi, qui avons été enfants dans les années 60 parce que pour mon petit frère, né en 1976, les choses ont été un peu différentes, il a été élevé comme un petit-fils unique par des parents déjà quadragénaires et alors, les choses avaient commencé à changer, n’oublions pas que les années 80 étaient là et qu’avec elles, bref, tout le monde comprend ce que je veux dire, le début des enfants rois et tout le tintouin et tant et plus.

Et moi, en mai, j’ai donc pris l’habitude de faire ce qui me plaisait, peu ou prou et là, par exemple, hier après-midi, alors qu’il faisait grand soleil, j’ai cherché l’ombre parce que j’ai l’esprit de contradiction. Parce que je fais partie de ces gaulois réfractaires même si je n’emmerde jamais les autres en voulant manifester coûte que coûte et vaille que vaille et parce que je n’aime pas qu’on m’impose des choses. Si le temps est pourri, je rouspète pour le principe car justement, je n’ai pas envie de rester enfermé et si le temps est trop chaud, je ronchonne car je n’ai pas envie d’ajouter du coup de soleil à mes jambes déjà bien dorées : j’ai les cuisses cuites, que voulez-vous, je ne vais pas me bis-cuire en plus, non ? Ne pas entrer dans le moule, c’est tout ce que j’ai trouvé pour exister. C’est un peu mon « 3615 hep, je suis là, coucou ! » parce que moi aussi, j’ai besoin d’être reconnu.

Et là, nous n’en sommes qu’au début, du mois de mai mais je vais continuer à faire ce qui me plaît, surtout à partir du 11 : je vais enfin pouvoir sortir avec mon masque sur la figure ; je vais enfin pouvoir aller faire mes courses de ravitaillement tout en achetant des choses dont je n’ai pas spécialement besoin comme des recharges de 50 rouleaux de papier toilette, par exemple… Je vais enfin pouvoir caresser les gens que je croise dans la rue et parler à leurs chiens, le matin, à Mériadeck. Pardon, je voulais dire que je pourrai enfin parler aux gens que je croise dans la rue, le matin et caresser leur chien, pendant que je promène les miens, enfin, ceux du patron. Parfois, je peux me mélanger les pinceaux, ça aussi, j’assume. Mais quoi qu’on en pense, à la limite, ça peut aussi faire partie des choses qui me plaisent à faire au mois de mai, quand les fleurs volent au vent.

Comments

[Mymy]

Non non non on ne caresse pas les chiens du voisin! Les animaux ne transmettent pas le virus mais le virus peut vivre quelques temps sur leurs poils

😘