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28 avril 2020

plus tout à fait seul au monde (billet contaminé au Covid 19)

Jusqu’à la mi-mars, soit un peu moins d’un an après avoir arrêté de travailler, j’aimais beaucoup me lever tôt et avoir l’impression d’être seul au monde. Seul dans mon monde. Surtout lors des dernières semaines avant le confinement, peut-être parce que je pressentais que les choses ne seraient plus jamais comme avant, mais quand je sortais de mon lit, vers 6h, c’était systématiquement avant le jour ne se lève lui-même. Je prenais mes granules homéopathiques, je préparais mes compléments alimentaires et je regardais dehors, je regardais la nuit et ce qui lui restait à vivre. Chaque fois sur le métier, elle remettait son ouvrage et ainsi de suite, amen. Et quand j’en avais terminé avec mes « soins » naturels, je sirotais du café froid de la veille, devant le portable.

Et là, j’écrivais. Ou pas. Mais si j’écrivais, j’étais toujours inspiré par ces aubes naissantes. Et si je n’écrivais pas, je me perdais dans les méandres des sites Internet ou je jouais aux cartes ou alors, plus rarement, je me posais sur le canapé et je vaquais à diverses occupations importantes à mes yeux pour mon bien être mais terriblement futiles aux yeux de ceux qui auraient pu me surprendre. Et régulièrement, je jetais un œil par la porte-fenêtre de la terrasse car j’étais toujours en charge de veiller à ce que le jour se lève bien en temps et en heure. À ce que les ténèbres laissent la place à la lumière naturelle. Et, plus ou moins au loin, je voyais des fenêtres s’éclairer, les unes après les autres. Ceux qui sortaient de leur sommeil pour se préparer à affronter une nouvelle journée. Comme si…

Oui, comme si je veillais aussi sur eux. Comme si j’étais leur roi et qu’ils étaient mes sujets. Et avec le confinement, chacun chez soi et les moutons sont bien gardés, j’ai pris le mauvais pli de me lever plus tard (allez savoir pourquoi !) et même de faire des grasses matinées jusqu’à parfois 7h20 voire 7h30. Un laisser-aller qui n’a rien à voir avec un laisser-passer. Et de ce fait, comme hier matin, quand me lève aussi tard que ça, avec l’heure d’été qui a pris son tour de garde, je me retrouve debout quand le reste du monde l’est déjà. Bien avant moi. Et soudain, malgré le confinement, même s’il n’y a pas plus de lumières aux fenêtres plus ou moins lointaines, j’ai de moins en moins l’impression, la certitude d’être seul. Et s’il n’en reste qu’un, je doute de plus en plus qu’un jour, ce soit moi.

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