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24 avril 2020

bien confinement à toi (billet contaminé au Covid 19)

M’agace avec ses questions ! M’agace avec ses regards en coin. M’agace avec sa présence. Avec sa présence permanente et ça ne s’arrange pas parce que depuis le 17 mars, ça fait déjà plus d’un mois, on est ensemble 24/24 et 7/7. On est littéralement l’un sur l’autre, jour et nuit, nuit et jour. Et quand je dis qu’on est l’un sur l’autre, autant vous préciser qu’il n’y a rien de sexuel, dans cette expression. De toute façon, il n’y a plus rien de sexuel entre nous. Et ça, ça date de bien avant le confinement.

M’agace à toujours vérifier où je suis. M’agace à toujours être dans mon champ de vision. M’agace tout court et tout le temps. Et quand je dis tout le temps, c’est vraiment tout le temps car même quand je dors, il n’y a pas d’autre mot, m’agace. Et quand je suis sous la douche, m’agace aussi. Et quand je suis aux toilettes, alors que je m’y enferme pour être enfin tranquille, je ne peux même pas me concentrer sur ce que j’ai à faire, je n’ai que tout ce qui m’agace en tête, c’est-à-dire nous deux.

M’agace mais je sais que ça l’agace aussi et bien plus que de raison. Ça l’agace car je ne lui réponds pas ou alors, que par monosyllabes et quelques borborygmes. M’en fout, j’ai plus envie qu’on communique, tout est mort, entre nous, alors faut pas chercher à rallumer un feu qui ne reprendra plus. M’agace trop. M’insupporte. Me tape sur les nerfs et si je m’écoutais, je me barrerais. Ou je ferais en sorte que… Mais non, je ne suis pas comme ça, moi, j’en suis incapable. J’y pense, c’est tout.

Y penser, ça ne veut pas dire qu’on va passer à l’acte mais je reconnais que si j’avais un tant soit peu de chance, m’agace mais pourrait disparaître. En dormant. Ça lui ferait une belle mort. Je ne sais pas si ce serait mérité mais si c’est pour me foutre la paix, je veux bien être un peu généreux. Retour sur investissement. Ou alors, en s’étouffant avec de la nourriture. Ou encore en ayant un coup au cœur parce que je lui aurais fait peur. Mais je suis trop feignant, je préfère que ça arrive tout seul. Naturel.

Putain, m’agace à me demander pourquoi je ne lui réponds pas. « Je ne te réponds pas parce que je n’ai pas envie de te parler, tu comprends ? J’en ai ma claque. Je suis à bout de toi. Tu ne comprends pas que je suis confiné et que j’aimerais être un confiné heureux ? Un confiné sans toi. Et je ne te réponds pas parce que je ne t’entends pas, je suis confiné, je ne t’entends plus. Et si je pouvais ne plus te voir pendant le confinement, ça m’arrangerait bien. Alors, laisse-moi me confiner tranquille. »

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M
Allez courage plus que quelques jours, semaines, mois, années et tout ira mieux
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