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12 avril 2020

inventaire citadin (avec peut-être un peu de coronavirus)

Des pavés mais pas que, parfois, il en manque et ils ont été remplacés par du goudron, comme autant de cicatrices suite aux dégâts créés par les gilets jaunes et les casseurs réunis sans oublier les manifestants contre toutes les réformes, celle de la retraite en tête. Un peu d’herbes folles le long de certains bâtiments dont les propriétaires n’ont cure. Des voitures stationnées, autant, en période de confinement, ça me surprend toujours. Et Shuka qui lève la patte contre une roue d’Audi. Bon choix.

D’autres pavés, plus contemporains, quand on tourne vers le Palais de Justice et qu’on longe ce restaurant que je n’aime pas parce que ses patrons ne sont pas accueillants et là, j’aime bien aussi quand Shuka lève la patte contre le mur là où en temps normal, il y a la terrasse qui est installée et où il n’a pas accès, lui pour un deuxième pipi de rue. En carrefour suivant, juste avant l’esplanade des Droits de l’Homme et des Chiens, il y a des arbres, des bancs en pierre et des grandes dalles claires.

Quelques rares crottes de chiens. Je suppose que ce sont des crottes de chiens, pas des crottes d’humains. À la façon où elles ont été lâchées, ça ne peut pas être par d’autres êtres vivants que des chiens. Et des pigeons, un peu partout et Kali, entre deux petits jets de pipi très rapides, elle a la truffe au vent et elle les guette. Si elle n’était pas attachée, elle se mettrait après eux et elle en attraperait au moins un, c’est certain. Et Shuka, il aime bien venir faire un pissou juste derrière elle.

Tiens, deux cannettes de bière et une bouteille de soda avec une étiquette rouge. Je ne citerai pas la marque en question, elle n’a pas besoin de la publicité que je pourrais lui faire. Et un masque chirurgical en papier, jeté au sol. Une grande preuve d’intelligence. Et plus loin, encore deux crottes de chiens et un pigeon mort. Non, Kali, celui-ci, tu n’as pas le droit d’aller le voir. Trop facile. Un nouveau pipi de Shuka. Et on arrive au bout du Palais de Justice. L’esplanade est presque propre.

Avant de traverses les voies du tram, on regarde à droite et à gauche. Aucune rame en vue. Normal, en ce moment. Mais un paquet de cigarettes sur les rails. Je suppose qu’il est vide. Kali n’y a à peine jeté un œil. Shuka ne l’a pas vu. Ou alors, il sait. Et plus loin, un emballage de jambon de supermarché. Ça, ils l’ont flairé tous les deux. Quand je pense qu’il nous reste encore presque une demi-heure de promenade, je crois que je vais arrêter de noter tout ce que je vois par terre.

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