TGV 8434, voiture 12, place 31
Quand je prends le train, ce qui ne m’arrive pas si souvent que ça (la dernière fois, c’était en décembre 2016), j’aime bien être à une place isolée. Je n’aime pas trop les sièges en duo car tant qu’à faire, je préfère être du côté de la fenêtre pour que, si je veux regarder un peu le paysage, je puisse justement regarder le paysage. Et ce n’est pas parce que je prends toujours un gros livre pour voyager que je ne regarde jamais la France défiler à toute allure, de temps en temps. Mais l’inconvénient, c’est que si quelqu’un est assis à côté de moi et que j’ai envie de faire pipi, je suis obligé de demander pardon et de faire se lever la personne en question. Et pour revenir des toilettes, idem. Et moi, la promiscuité dans un train, ce n’est pas trop mon truc. J’aime voyager seul et ne pas avoir à parler avec qui que ce soit pendant un trajet.
Sinon, je peux accepter un compartiment de quatre, soit en box quasiment fermé soit deux fois deux personnes face à face. Même si je suis seul. Car j’aime bien la tablette un peu plus grande pour y poser ma bouteille d’eau, une revue et le livre que j’ai pris avec moi. Et là, avec un peu de chance, sur quatre voisins directs, on a quand même plus de chances d’en trouver un sympa que quand on est deux. Et aussi que quand on est seul mais comme je l’ai dit plus haut, je n’ai pas forcément besoin d’un voisin de voyage, je me suffis à moi-même. Non pas que je m’aime à outrance, loin de là mais parce que, encore une fois, j’aime voyager seul et m’isoler dans ma bulle pendant les deux ou trois heures du trajet. Ça fait partie intégrante du plaisir de venir sur Paris, puisqu’il est question d’un bref séjour autour de la capitale, cette fois encore.
Je suis toujours en avance, quand je vais prendre le train, ou, plus rarement, désormais, l’avion. Je suis toujours là au moins une demi-heure avant le départ du TGV. J’aime aller rejoindre ma place, numéro31, voiture 12 dans la rame 8434, avant que tout le monde n’arrive et se bouscule pour s’installer et ne bouche les couloirs. Je commence toujours à lire avant que le train ne démarre. Je suis installé, je me sens bien. Mais mon record, je crois qu’il date de 1980, entre Noël et Jour de l’an, je partais à Wiesbaden, mon train était après 13 heures et je suis arrivé à la Gare de l’Est à 7h30, le matin. J’avais tellement peur de le rater, ce train qui allait m’emmener en Allemagne et c’est drôle comme cette phrase écrite paraît un peu étrange. Passons. Voilà, j’arriverai à Paris à 11h44, si tout se passe bien. J’attends simplement le départ.