J’en ai un peu assez de ce temps où on ne sait plus à quel saint se vouer ni quoi porter pour être, un coup étanche et l’autre, pas trop en sueur. C’est vrai ça, le matin, quand je sors, d’assez bonne heure (mon Dieu, quel bonne heure !), il fait frais, alors, je mets un vêtement un peu chaud et un foulard pour les éventuels courants d’air et pour ne pas avoir un choc thermique en sortant de chez moi mais rapidement, surtout si je suis en tram mais aussi à pieds, j’ai chaud, pour peu qu’il y ait du soleil, dehors mais pas que… Pas que, parce que dès que j’entre dans un magasin, j’ai trop chaud et ce n’est pas facile du tout de se déshabiller entrant dans une boutique, le temps de chercher ce qu’on veut acheter car dès qu’on sort, il faut tout remettre et dès qu’on entre dans celle d’à-côté…

C’est exactement ce que j’ai vécu ce matin, j’étais mouillé par-dessus mon petit anorak et transpirant en dessous. Mouillé dehors et humide dedans. Rien de très agréable et le pire, c’est que s’il y a un de ces fameux courants d’air, justement, on peut attraper froid. Peut-être pas la mort mais froid. Et je n’en ai pas envie. Je n’ai pas du tout envie de ça. En ce moment comme en temps normal…. Et là, alors que je viens de me mettre à l’ordinateur pour écrire mon billet du jour, à ma droite, celle du seigneur que je suis peut-être pour de rares initiés qui ont très bon goût, il y a la terrasse envahie d’un immense soleil et ça me donne envie d’y aller derechef pour tenter d’en profiter avant la prochaine giboulée, avant le prochain déluge. Mais il y a du vent. Un vent plein de courants d’air.

On ne sait plus comment s’habiller, on ne sait plus comment se mettre et il n’y a plus de saison, ma bonne dame. Je suis d’accord avec moi, tout fout le camp. Tout à l’heure, il tombait des cordes et maintenant, il tombe des rayons de soleil aussi forts que la pluie précédente. Tout à l’heure, ça mouillait, maintenant, ça fait sèche-linge. Mais si je réussis à aller dehors, là, tout de suite, que vais-je bien pouvoir faire avec tout ce vent ? Lire ? N’y pensons même pas. Parcourir un magazine ? Encore moins. Jouer sur mon téléphone ? Je pense que c’est trop lumineux. Dormir ? Bof, j’ai peur de me réveiller en ayant froid. Alors, donc ? Est-ce que j’ai envie de sentir les rayons tomber sur moi ? Je n’ai pas envie d’ouvrir un parasol ? Le mieux, c’est que je fasse comme si de rien n’était. Ni plus, ni moins.