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26 novembre 2018

des nouvelles inattendues d’Arturo, ce vieil ami, ce frère

Quelle ne fut ma surprise, hier midi, en allant déjeuner chez des amis à Libourne, pour un rendez-vous fixé depuis un mois, annulé en cours de semaine à cause des gilets jaunes et finalement, maintenu car on pouvait s’y rendre sans prendre le risque d’être empêché de passer (qu’elle aille se faire voir, la Jacline Mouraud avec ses vidéos idiotes et ses propos sans aucun fondement, tiens, ça, c’est fait !) et donc, nous nous sommes retrouvés à neuf autour d’une table. Neuf dont trois que je ne connaissais pas. Et une que je ne vois pas souvent, la sœur de ma cousine, qui se trouve être ma cousine, aussi. Pourtant, ce n’est pas si loin, Agen…

Et dans les trois que je ne connaissais pas, une dénommée Badia, jeune retraitée, femme épanouie, souriante, intelligente et intéressante. Heureusement, vers la fin du repas, j’ai pu parler avec elle, alors que je parlais à la sœur de ma cousine. Nous avons abordé plusieurs sujets autour de l’amour qu’on attend des autres, celui qu’on donne, sur les façons de s’exprimer quand on a des choses à sortir de soi, pour s’inventer une vie meilleure ou une vie plus misérable, afin de relativiser sur sa vraie vie. Sur l’écriture dont je suis accro depuis mes environ 11 ans et de la littérature. J’ai un peu parlé de moi.

Soudain, Badia, me dit : « Tu as déjà lu John Fante ? Tu me fais penser à lui. » John Fante ? John Fante ! Oui, bien sûr. Il y a presque vingt-cinq ans, pour un peu, pour beaucoup, je l’aurais oublié, lui. Bandini ! Arturo Bandini ! Mon frère, ma moitié d’orange et ma moitié de citron. Ce personnage dont Fante a fait ce bouquin du même nom : Bandini. Après, j’ai lu les autres, dont ceux que Badia a lus, elle aussi : Demande à la poussière (titre extraordinaire), La route de Los Angeles, Mon chien stupide… Et là, plein de souvenirs me sont revenus en mémoire. Comme autant de gifles que celles reçues à l’époque.

Oui, parce que quand j’ai découvert Bandini, Arturo Bandini, j’ai pris des claques dans la figure, dans l’esprit et dans le cœur. Ce personnage de roman, c’était un peu moi (sans prétention, aucune), c’était un personnage que j’aurais pu imaginer. D’ailleurs ce bouquin, j’aurais pu l’écrire moi-même. J’aurais aimé l’écrire moi-même. Je me suis senti si proche d’Arturo que je lui avais écrit une longue lettre qu’il n’a jamais pu recevoir vu qu’il n’existe pas. Et comme son auteur était mort, cette lettre est restée en poche restante. Il faudrait que je la retrouve, tiens, près de vingt-cinq ans après, ça me ferait plaisir de la relire.

Ce déjeuner dominical chez des amis aura donc connu un grand moment : c’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui a lu John Fante et qui m’en parle le premier. Badia, je te remercie pour cet échange de haute volée. Quelqu’un a dit qu’on a les amis qu’on mérite. J’aimerais bien qu’on devienne amis car je pense que j’ai mérité d’en avoir une comme toi. On a plein de choses à partager. Et merci, surtout, merci de m’avoir rappelé au bon souvenir d’Arturo, mon double, mon ami, mon frère de littérature.

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