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23 novembre 2018

il pleut et dehors, les archéologues sont un peu dans la boue

C’est un vendredi humide. Il pleut. Il pleut et dehors, les quatre archéologues sont obligés de travailler dans une espèce de bouillasse. Les autres jours de la semaine, ils ont passé leurs journées dans un froid glacial et sec. Aujourd’hui, c’est frais et humide. Je ne sais pas quel est le meilleur temps pour eux. Et quand je vois leur petite caravane de la mairie, apparemment sans fenêtre, je me dis qu’ils n’ont même pas eu la chance d’écouter la pluie taper sur les carreaux. Juste sur le toit. Tout ça est d’une tristesse pas infinie mais pas loin. Et moi, le front appuyé sur la vitre du salon, je me dis que c’est une drôle de journée. Oui, vraiment, une journée étrange et grise.

Au cinquième étage, je n’ai pas très chaud non plus mais c’est parce que je me sens un peu fatigué comme bien souvent, le vendredi. La semaine de travail tire à sa fin et moi, ça commence à me peser sur les épaules, les cervicales et les trapèzes. Il ne me reste plus que demain matin et ensuite, je serai en repos jusqu’à la prochaine nuit d’un prochain lundi à un prochain mardi. Je regarde la pluie tomber dans les espaces mis à jour par les quatre fouilleurs du passé, les quatre antiquaires de l’histoire. Ça remplit les trous et j’ai de la peine pour eux. S’ils étaient au bord de faire des découvertes, il va leur falloir attendre que le temps sec revienne et que l’eau s’évacue.

Tout à l’heure, je devrai aller à l’assemblée générale de la copropriété et je sais que je ne les reverrai pas avant lundi, les archéologues qui se sont installés là depuis quelques jours, maintenant. Je n’ai pas peur de ce qu’ils vont peut-être trouver, ou pas, je les regarde, tout simplement. Je me dis que j’aurais peut-être aimé faire le même métier qu’eux. Ou pas. Et je fais de la buée sur la vitre de la fenêtre du salon, avec ma bouche. Je respire peu fort, exprès. Je commence à avoir froid au front. Je ne les vois plus. Normalement, ils devraient avoir terminé leur pause déjeuner. Mais peut-être sont-ils déjà partis car avec toute cette pluie qui se déverse sur leur chantier…

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