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7 octobre 2018

la Superba

Ah si seulement elle avait été française, peut-être lui aurait-on rendu hommage de façon plus importante, à la hauteur de son talent. Montserrat-Caballé était une cantatrice, une diva, une Castafiore à la dimension et aux dimensions hors normes. Je l’aimais bien, beaucoup. Elle aussi, je la croyais morte car j’avais appris qu’elle était malade, il y a quelques années. Je m’étais trompé. Elle vient juste de disparaître. Et j’ai envie de parler un peu d’elle. Mais pas que. J’ai aussi envie de m’amuser avec elle. Comme d’autres l’ont si bien fait avant moi.

Montserrat Caballé

Mon premier souvenir d’elle, ça remonte à la fin des années 70 ou au début des années 80, je ne la connaissais pas, j’ai découvert son nom dans les travaux d’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle) et j’avais beaucoup aimé ces variations autour de son patronyme : Montserrat-Caballé, un nom qui est inspire. La plus célèbre homophonie créée à son sujet est celle-ci : « À la sortie d’un conseil des ministres, le porte-parole de l’Élysée remarque que le président de la République a l’air ennuyé. Il lui demande pourquoi. « Je ne sais pas ce qui se passe, répond Giscard, mais j’ai comme le sentiment que mon premier ministre n’est plus aussi attentif que par le passé aux affaires du gouvernement. » Pourquoi ? Parce que : Mon Chirac a bâillé. »

Hier, tout en l’entendant parfois sur Fip, et tout l’écoutant sur France Musique quand je suis passé chez le patron, j’ai réfléchi à ces homophonies que je pourrais créer pour lui montrer de quoi je suis capable, à la diva. Et voici le fruit de mes recherches, il y en a trois. Qu’on ne me dise pas que c’est capillotracté, je le sais. C’est un peu le but de cette contrainte littéraire qui, je vous le rappelle, est une homophonie.

Serge Lama, plus jeune, aimait bien monter à cheval et sa femme était toujours enthousiaste quand elle parlait de lui, sur sa monture préférée. Mon serge, un cavalier ! Et ensuite, c’est une biche qui parle de son mâle qui pourrait fort bien lui être plus qu’infidèle. Et quand elle se confie à sa meilleure copine, une autre biche, elle lui précise : Mon cerf a cavalé. Enfin, c’est cette femme qui pense que le partage des tâches ménagères est indispensable dans un couple moderne. Son mari fait systématiquement le marché, chaque dimanche matin. Il y va toujours avec un cabas tressé et avec deux anses qui peuvent se nouer entre elles. Toute amoureuse, elle dit de lui : Mon cher à cabas lié.

La dernière fois que je l’ai vue, Montserrat-Caballé, c’était lors de la diffusion de la Fille du Régiment, avec Nathalie Dessay, dans un cinéma UGC. Elle y faisait une apparition très remarqué, drôlissime. Elle y est ovationnée par le public profondément heureux de la revoir encore une fois, un peu âgée, toujours forte, en chantonnant pas toujours très bien, cette fois mais avec une telle dérision que ce fut sans doute le meilleur moment de cette représentation. Madame, je vous ai entendue dans Casta Diva de Bellini, dont on connaît surtout la version de La Callas. Vous y êtes tellement plus remarquable. Je vous salue bien bas. Et très humblement. Et si respectueusement.

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