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26 février 2018

je n’y comprends rien, c’est vrai que je suis mort ?

Je suis mort. Ça signifie donc que c’est faux puisque j’énonce l’information au présent. Ou alors, ce n’est qu’une vue de l’esprit comme pour un auteur qui écrit un roman dans lequel, un de ses personnages dit qu’il est mort. Là, c’est un effet de style. Écrire à la première personne du singulier. Un choix délibéré. Certainement pour mettre le lecteur en condition. Mais si on sort de l’aspect littéraire de la chose, si je dis : je suis mort. C’est donc une contre-vérité. Mais si, avant, j’ai pris le soin de préciser que je ne mens jamais (ce qui est faux ?), ça veut dire que c’est vrai que je suis mort mais si je le dis, c’est que je ne le suis pas, donc, je mens en disant que je ne mens jamais. Et déjà rien que ça, c’est un paradoxe.

En gros, ce dont je viens de parler, c’est comme le paradoxe du menteur, que l’on attribue à Épiménide le Crétois (environ 7ème siècle avant Jean-Claude – ou Jésus-Christ, je ne sais jamais très bien qui…) Il y a un doute sur l’origine de ce paradoxe car en réalité (sauf si c’est un mensonge), il aurait été réellement formulé, en l’état, par Eubulide de Milet, au 6ème siècle après Jean-Christophe : « Un homme disait qu’il était en train de mentir. Ce que l’homme disait était-il vrai ou faux ? » Et là, c’est difficile de répondre précisément. Sauf que moi, je connais la réponse à cette question. Et comme on a appris que je ne mentais jamais dans le premier paragraphe, ça pourrait donc être vrai que je sois le seul à détenir la vérité. Sauf que parfois, comme Bashung, la nuit, parfois, je mens quand même.

Alors, pour faire simple, on a dire les choses autrement : « La phrase suivant est fausse et la phrase précédente est vraie. » La phrase suivante est : « Stéphane n’est pas un menteur ». Et la phrase suivante est : « Stéphane ne ment jamais. » Est-ce que c’est plus clair pour vous ?  Donc, quand je dis que je suis mort, est-ce que je le suis vraiment ou pas ? Ça dépend si je l’ai dit avant ou après, en fait. Je reprends avec un autre exemple : Je vais dire un mensonge. Je suis mort. La phrase précédente est vraie et la phrase suivante est fausse. Donc, je ne suis pas mort. Et je suis un menteur. Un menteur vivant. Ce qui est toujours plus agréable que d’être un mort sincère. Bien que quand on est mort, comme c’est toujours vrai, on est forcément toujours sincère. 

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