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17 décembre 2017

et puis, Paulette...

Bonne fête, Paulette…. Je vais lui dire, à ma femme…. Bonne fête, Paulette… Et je lui donnerai mon bouquet… Elle a horreur des fleurs… C’est justement… Je déteste ma femme… Alors, je vois pas pourquoi je lui aurais offert des chocolats… Paulette adore le chocolat… Et moi…

Eh bien si, monsieur Bedos, moi, contrairement à vous, quand j’étais petit, je ne comprenais pas pourquoi vous aviez choisi ce prénom pour lui dire que vous ne l’aimiez pas (quand j’ai été en âge de comprendre, ça m’a bien fait rire, cependant) parce que pour moi, Brigitte et Tata Paulette, c’étaient mes deux tantes préférées. Alors moi, je lui aurais offert des chocolats, à Paulette pour me faire pardonner cette énorme indélicatesse de Guy Bedos.

On a parlé d’amour et de violette mais jamais d’amour et de paupiettes… Paulette, Paulette, tu es la reine des paupiettes…  Notre amour ne serait pas si beau, si je n’aimais pas les paupiettes, les paupiettes de veau… Paulette, Paulette, tu es la reine des paupiettes

Je me souviens de certains déjeuners dominicaux, une fois de temps en temps, à Créteil. C’était la fête, pour moi, non seulement de voir ma marraine, mon parrain et leurs deux enfants mais en plus, il fallait prendre l’ascenseur pour monter à leur appartement et ça, c’était un cadeau qui me procurait une joie à chaque fois renouvelée. Et je me souviens que la dernière fois que j’ai déjeuné chez Paulette et Jean-Pierre, c’était à l’automne 1986. Après, avec maman et Alexandre, mon petit frère, nous étions allés voir La valise en carton, au Casino de Paris.  

Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins, à bicyclette, à bicyclette… Nous étions quelques bons copains, y avait Fernand, y avait Firmin, y avait Francis et Sébastien, et puis Paulette…

Il y a des jours, comme ça, où tu ne t’attends pas à recevoir une si mauvaise nouvelle. Tu ne t’attends même pas à recevoir quelques nouvelles que ça soit. Et puis, au fil des heures, tu vis ta routine et soudain, c’est le coup de massue. On t’appelle et on te dit « Paulette est morte » et ces trois mots t’assomment. Parce que même si tu ne la voyais pas souvent, Paulette, c’était quand même la sœur de ton père et ta marraine. Et puis il y avait ce lien, si ténu soit-il, du rituel des vœux, chaque début d’année. Paulette est morte. Elle est partie. Ça semble abstrait. Et pourtant, c’est vrai.

Quand le soleil à l’horizon profilait sur tous les buissons, nos silhouettes, on revenait fourbus, contents, le cœur un peu vague pourtant, de ne pas être un seul instant, avec Paulette… Prendre furtivement sa main, oublier un peu les copains, la bicyclette… On se disait c’est pour demain, j’oserai, j’oserai demain, quand on ira sur les chemins, à  bicyclette… 

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Et surtout regarder les cartons chez eux.
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