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27 octobre 2017

Duconicide

Je crois vraiment qu’il ne manquera à personne. De toute façon, le mal est fait. Je me suis bien débrouillé, je suis sûr et certain qu’on ne retrouvera jamais son cadavre. Et on le sait tous, dans les affaires de disparition, pas de corps, pas de mobile, pas de meurtre. Je suis déjà bel et bien blanc comme neige. Nous ne nous connaissions à peine et je défie quiconque de trouver le moindre lien qui pourrait nous avoir unis, un tant soit peu. Alors, j’ai l’âme et la conscience tranquille. Oui, la conscience aussi. Je n’ai pas le sentiment d’avoir fait quelque chose de mal en ayant éliminé Ducon, bien au contraire. Si j’avais eu ne serait-ce qu’un doute concernant le dieu d’une religion quelconque, j’aurais peut-être hésité mais là, comme je sais pertinemment qu’il n’y a ni purgatoire, ni enfer, ni paradis…

Je sais déjà que je ne crains rien et que je suis donc absous par définition. Parce que dans ma propre loi, c’est ainsi que ça fonctionne. C’est comme pour la femme de ménage, l’autre, là, celle que j’ai également fait disparaître. Là, c’était un peu plus risqué car elle venait deux fois par semaine chez nous et donc, il y avait un véritable lien. Mais je n’étais pas le seul chez qui elle venait travailler. Alors pourquoi me soupçonner moi plutôt qu’un(e) autre ? Non, moi, avec mon air banal et ma vie plutôt bien rangée à deux ou trois détails près, je suis l’innocence incarnée. On me donnerait le diable sans confession. Justement. Il ne faudrait pas me le promettre car moi, je ne dis jamais non à un moment avec quelque démon que ce soit. Et pas seulement celui de midi. De toute façon, on n’a qu’à dire que le mal est fait.

Le mal est fait ? Ça dépend du point de vue. Du mien, c’est un mal pour un bien. Donc, on peut dire que j’ai fait une bonne action car j’ai fait le bien en me débarrassant de quelqu’un qui était un peu trop agressif à mon goût. Il m’a énervé, Ducon, hier et même moi, j’ai été le premier surpris de ma réaction quand je suis retourné le voir et que je l’ai attrapé. « T’as le bonjour d’Alfred », ai-je pensé en le neutralisant. Et tout d’un coup, je me suis senti nettement mieux. J’avais moins mal aux cervicales. J’avais moins de reflux gastro-œsophagien. Et même mon petit doigt gauche ne me semblait presque plus douloureux. Comme quoi, hein, il ne faut pas grand-chose pour aller bien. Supprimer un nuisible. Pour l’instant, c’est le meilleur remède que j’ai trouvé jusqu’à maintenant pour supporter le reste.

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