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27 juin 2017

un coup pour rien

Au troisième top, il devait être exactement 11h37 et je peux vous dire qu’alors, il faisait chaud. Lourd. Pesant. Et d’être dans la voiture avec l’impression d’avoir du chauffage plus, alors que je ne l’avais même pas mis, ça augmentait cette sensation de pénibilité. Je me suis levé à 2h45, cette nuit, hei hi, hei ho, pour aller au boulot et là, je n’avais qu’une hâte, qu’une seule idée en tête, rentrer chez moi et me défaire de mes vêtements du matin pour me mettre à l’aise.

Attendre dans sa voiture n’est pas agréable même si ce n’est pas le cagnard, dehors. Il suffit que le temps soit orageux pour que ça soit plus que désagréable. Alors, quand j’ai vu ce camion d’ouvriers qui était arrêté en pleine rue, tous ses feux de détresse allumés, je me suis dit que c’était un mauvais plan de rentrer chez moi là, à cette heure précise et que dix, vingt ou trente minutes plus tard, j’aurais peut-être pu échapper à ça. Y a des jours comme ça, que peut-on contre ?

J’aurais peut-être aussi dû ne pas klaxonner aussi longuement. Ça les a énervés tous ces ouvriers du chantier de la résidence pour personne âgée. Ce que je suis presque moi-même. J’ai eu droit à des doigts d’honneur, à des injures et à des poings levés. Mais j’ai continué donner quelques coups d’avertisseur quand même. Il faisait chaud, chaud, chaud. Mais ce n’était pas torride pour autant. Et là, sans doute le plus vilain d’entre eux tous s’est approché de moi en gueulant.

Comme si j’étais moi en infraction et il m’a donné un coup sur le côté droit du visage, mes lunettes ont valsé dans l’habitacle de ma voiture et je n’en suis pas revenu. J’ai été autant sonné physiquement que choqué moralement. Alors, en tremblant, j’ai pris des photos de la plaque du camion et du mec. « Tu peux prendre des photos, vieux con ! » Ou un truc comme ça. Et j’ai pris mon mal en patience. Je n’avais plus que ça à faire. Et tenter de me remettre de mes émotions.

Je ne pouvais pas reculer, nous étions plusieurs voitures bloquées. Un autre ouvrier est venu me dire que je n’aurais pas dû klaxonner de la sorte mais que l’autre n’aurait pas dû me frapper. Je ferais mieux d’attendre tranquillement. Le camion a fini par partir. Orgueilleusement, j’ai donné un nouveau coup d’avertisseur, un autre gars a fait mine de vouloir me lancer une pierre sur la voiture mais j’ai démarré et j’ai filé. En lui faisant un doigt d’honneur. Mentalement. Ou pas ?

Je suis rentré chez moi un peu abasourdi et je me suis dit que j’allais porter plainte. J’avais fait quelques clichés, tant bien que mal et ça pourrait peut-être aider. Le temps de trouver l’adresse d’un poste de police le plus proche de chez moi, j’y suis parti en voiture. J’ai cherché, la joue en feu et le mal de tête naissant. Mais là, on m’a dit qu’on ne pouvait rien pour moi sans certificat médical même si le toubib n’avait rien à constater. Alors, je suis rentré chez moi.

Je suis triste et en colère. Et en plus, il pleut. Il tombe un déluge comme tous ces gros mots dont j’aurais voulu les agonir, ces gros cons. Il fait tellement sombre qu’on est obligé d’allumer la lumière fin juin, en pleine journée. Là, il va être 13h35, deux après l’incident. Je suis toujours sous le coup d’une émotion difficile à contrôler. Il y aura des jours meilleurs. Et des pires mais je dois surtout penser aux meilleurs. Et tenter de me changer les idées en lisant ou en dormant.  

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Commentaires
J
Frapper? quel " sale " individu! par les temps qui courent: on va dire que ça aurait pu être pire, genre sortir un couteau.<br /> <br /> Colère ET tristesse je comprends!<br /> <br /> Il faut trouver quelque chose de réconfortant à faire pour décompresser
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