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2 février 2017

la poésie comme cache-misère

Hier, j’ai présenté un poème à la place d’écrire un billet. Car parfois, quand vraiment ça n’est pas possible, quand je sais, quand j’ai compris que je ne pourrai rien écrire, il me reste la poésie. Et j’ai le choix entre vous faire lire celui composé par quelqu’un d’autre (connu ou non) ou un que j’ai moi-même écrit, puisque je m’y suis remis (surtout en fin d’année dernière, d’ailleurs) mais hier, je n’avais pas la tête à même reprendre une de mes créations, je n’avais la caboche qu’à ses vieilles douleurs, qu’à sa migraine, mi-raison.

Aujourd’hui, je suis mieux. Je suis bien, même, oui, n’ayons pas peur de le dire haut et fort. Et comble du hasard ou ironie du sort, ce midi, en rentrant du boulot, en voiture, tout en conduisant, j’écoutais Allo Europe 1, une émission consacrée à ces céphalées qu’on reconnaît aujourd’hui comme une vraie maladie quand c’est le cas. Et pas seulement réservée aux femmes. Et parmi les intervenants, le professeur Valade, de Paris. Je le connais car je l’ai fréquenté ou plutôt, il m’a suivi pendant plusieurs années alors que j’avais entre deux et trois crises par semaine.

Sur ses conseils, je tenais un journal de mes crises et autant vous dire que je finissais par m’en créer, à force de m’écouter aussi précisément. Et j’ai le souvenir que je consommais une quantité ahurissante de médicaments chimiques entre le traitement de fond (qui ne m’a jamais fait diminuer les attaques) et ceux curatifs, en cas de douleur(s). Je crois me rappeler que je prenais des anti-inflammatoires au moins une fois par jour et des comprimés de paracétamol et/ou d’aspirine en complément. Sans oublier les gouttes d’antidépresseur et tout et tout.

J’étais devenu une éponge à produits chimiques dont j’ai encore quelques traces aujourd’hui, tant au niveau du foie que de l’estomac. Et un jour, j’ai voulu arrêter tout ça. J’ai préféré vivre avec la Bête mais prendre moins de choses, si possible. Je n’ai gardé que les réflexes de prises de comprimés en cas de besoin. Parfois, c’était tous les jours mais ce n’était pas aussi invasif que le traitement de fond. Et il y a quelques années, j’ai tenté des approches parallèles pour essayer de me soulager d’une partie de ces crises. J’ai suivi plusieurs pistes et certaines ont fini par payer.

Aujourd’hui, je pense avoir objectivement une vraie migraine par mois, en moyenne. Alors, même si le professeur Valade dit qu’on naît et qu’on meurt migraineux, j’ai réussi un pari fou, celui d’être moins victime de ces attaques parfois violentes : merci au psychiatre que j’ai consulté pendant deux ans, merci aux deux hypnothérapeutes qui m’ont ouvert d’autres voies et avec qui j’ai pu faire un vrai travail sur moi, merci aux traitements de phytothérapie, aux compléments alimentaires et à l’âge qui a peut-être un peu calmé ma suractivité de l’époque.

J’ai appelé Europe 1, pour donner mon avis de migraineux, de presque ancien migraineux mais on m’a juste demandé d’expliquer mon histoire, au standard et je ne sais pas si mon témoignage, certainement dérangeant pour les pontes de la médecine traditionnelle, aura été évoqué à l’antenne car je suis sorti de la voiture à deux reprises pour faire des courses. Et je n’ai pas pu tout entendre de la fin de l’émission. Je voudrais juste dire que la migraine n’est pas qu’une fatalité. C’est aussi parfois « dans la tête » que ça se passe, sans jeu de mots.

C’est parfois « dans la tête » et il faut moins s’écouter, moins se plaindre et moins accepter l’idée que ça puisse venir vous pourrir votre quotidien. Quand on passe de deux à trois crises par semaine à une par mois, on apprécie le soulagement mental et physique que ça apporte. Je suis peut-être fondamentalement migraineux mais aujourd’hui, pas de chimie contre la bête, c’est juste que de plus en plus, c’est entre elle et moi. Et c’est même plus que ça : c’est elle ou moi. Et si de temps en temps, elle arrive à reprendre le dessus, ce n’est qu’épisodique. Et ça, c’est bien.  

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