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25 novembre 2016

mes deuxièmes émois de lecteur

Ensuite, est arrivé l’âge où j’ai pu débloquer les quelques cent francs (et quelques centimes) de mon livret d’épargne et je peux vous dire qu’en 1976 ou 1977, cent francs, ça permettait d’en acheter par mal, des bouquins, en collections de poche. Et c’est ce que j’ai commencé à faire : vider mon capital pour me cultiver. Pour prendre mon pied avec des œuvres littéraires mais attention, comme je ne voulais rien faire comme tout le monde, je me suis d’abord axé sur la poésie et le théâtre, deux arts dont j’aurais aimé être partie prenante (si seulement j’avais bien voulu m’en donner la peine…) et je refusais systématiquement de lire ce que les profs nous conseillaient pour ne pas dire qu’ils nous le demandaient.

Pour moi, bonjour Prévert, Richepin, Maurice Fombeure et autres versificateurs et bienvenue dans les pièces de théâtre comme celles de la télévision : Marcel Achard et André Roussin mais pas que, car au milieu, j’ai découvert tout seul Ionesco, Jean Anouilh et Jean Giraudoux. Tout un univers s’ouvrait à moi et me faisait des belles promesses : du bonheur en perspective. Du bonheur en solitaire, dans ma chambre, dans le train, en vacances… Et aussi, le défi de m’y mettre moi-même, malgré le fait que j’y avais déjà goûté, j’en avais déjà tâté dans mon coin. Et je me suis fait mes références et je m’y suis collé pour m’aguerrir un peu. J’ai affiné mes choix d’auteurs et je me suis ouvert à d’autres écritures, en parallèle.

Tout cela ne fut que le début d’une grande aventure, toujours d’actualité mais je reconnais humblement que quand j’ai décidé, quand j’ai choisi de m’y mettre, aux grands classiques, j’avais quitté les études et j’ai pris des plaisirs immenses avec Guy de Maupassant, Émile Zola, Victor Hugo, Colette et tous ces auteurs plus contemporains, ceux de la seconde partie du vingtième. Ai-je été boulimique de bouquins ? Oui, sans aucun doute. Et alors, mieux vaut ça, comme addiction (l’addiction, s’il vous plaît) que le tabac, l’alcool ou les drogues. Car même si on n’arrive pas à s’en sevrer, des livres, ça ne fait que du bien au mental. Et ce qui est bon pour le moral, est bon pour le corps aussi. La chair est faible, hélas et j’ai lu tous les livres*. Si seulement…

* Stéphane Mallarmé

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