Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est écrit
16 novembre 2016

à perdre haleine

Je commence à être un peu essoufflé. Ça fait un moment que je cours. Un moment que je ne sais pas estimer. Je vais regarder l’heure à ma montre mais ça ne sert pas à grand-chose puisque je n’ai pas regardé l’heure à laquelle j’ai commencé à courir. C’est idiot mais dans la panique, on ne pense pas à tout.

Je commence à être essoufflé parce que courir comme ça, à mon âge, ça n’est pas très raisonnable mais quand on a besoin de fuir, le plus vite possible, il n’y a plus de raison qui tienne, c’est juste l’instinct de survie. Il ne faut pas que je me fasse rattraper. De toute façon, je cours. Pour l’instant, je cours.

Si je vois un endroit dans lequel je pourrais me terrer le temps que tout ça se tasse, évidemment que j’arrêterai de courir comme un malade mais là, je n’ai pas d’autre choix. Question de vie ou de mort et là, justement, aujourd’hui, la réponse, c’est la vie. Je choisis la réponse numéro un : la vie et je valide.

J’aimerais bien pouvoir m’arrêter un instant pour reprendre un peu mon souffle, pour m’éponger le front et la nuque car cette transpiration qui coule à grosses gouttes vient me piquer les yeux et ça n’est pas le moment de ne plus voir où je mets les pieds. Ça n’est pas le moment de trébucher. C’est le moment de détaler.

Et j’aimerais bien m’arrêter aussi pour tenter de pour calmer mon cœur qui bat plus fort que pour une chamade. Pour mon cœur qui bat trop fort. Je redoute un point de côté car là, je sais que je ne pourrai plus avancer du tout. Je serai obligé de me plier en deux. Et pas de rire. Non, de douleur. Et d’inquiétude.

Je suis de plus en plus essoufflé mais je me rends compte que j’ai de la réserve. Je ne me serais pas cru capable de courir aussi vite sur une aussi longue distance. Comme quoi, hein, quand on n’a pas le choix, le corps a des aptitudes que l’esprit soutient mais qu’on pouvait ne pas soupçonner, avant. Avant de courir.

Je suis essoufflé comme ça n’est pas permis mais il ne faut pas que je m’arrête. Ni que je me retourne. Si je jette un œil en arrière, je risque de me voir et ça, ça me fait peur. Il y a un moment, quand on vieillit, il ne faut plus se regarder en face. Il faut savoir baisser les yeux. Et passer à autre chose.

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est écrit
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 199 290
Archives
C'est écrit
Publicité