des mots qui n’existent pas (encore)
J’aime beaucoup la langue française mais parfois, j’ai quand même l’impression qu’elle n’est pas complète. Elle me laisse même pantois, quand, alors que j’en ai besoin, je ne trouve pas de mot correspondant à ce que je veux dire. Et alors, je fais une Ségolèneroyalerie, c’est-à-dire que j’invente le mot dont j’ai besoin. Tout le monde a en mémoire la bravitude dont elle a parlé, sur la muraille de Chine. Tout le monde s’est offusqué mais moi, ça ne m’a pas choqué. Et tant pis si le mot bravitude a des relents d’anglicisme, je le trouve efficace.
L’autre jour, c’était avant-hier, j’ai eu besoin de parler de ma peau lisse (je repose ma question : que fait donc la peau lisse ?) et je n’ai pas trouvé le substantif correspondant à quelque chose de lisse. Alors, j’ai parlé de lisseté ou de lissitude. Je pense que ça démontrait bien de quoi je voulais exactement parler. J’aurais pu me contenter d’adjectifs ou de synonymes pour parler de ça mais non, j’ai ressenti le besoin impérieux d’utiliser le mot idoine. Et aujourd’hui, je voudrais parler de ces autres mots qui n’existent pas. Ou qui n’existent pas encore.
On parle de la longueur de quelque chose qui est long. Mais comment dit-on pour la dimension courte de quelque chose qui est court ? Quel est donc l’inverse de la longueur ? Personnellement, je vote pour courtesse. Et je défie quiconque de me dire que ça ne vaut pas. Car c’est celui qui le dit, qui l’est. Et pour en revenir à mon billet d’avant-hier, je parlais de mon corps glabre. Aurais-je pu écrire glabreté ? Oui, et je le prouve en l’écrivant une deuxième fois : glabreté. N’en déplaise aux atrabilaires. Encore une fois, je suis comme ça, moi. Même le dimanche.