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16 juillet 2016

je suis Nice but it is not very nice

Cruelle ironie du sort, Nice, en anglais, ça signifie « agréable », « bien », « gentil »… autant de mots positifs qui semblent bien faibles, deux jours après le drame. On a beau dire, ce n’est pas la première fois que nous subissons une telle volonté de tuer des innocents mais on ne s’y fait pas. L’émotion est toujours la même. Encore et toujours. Et on sait que ça recommencera et on sait qu’on aura encore la boule au fond de la gorge. Et on sait qu’on entendra que la vie continue et qu’on va prendre des dispositions pour limiter le risque pour une nouvelle fois. Des mots, encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots… rien que des mots… paroles, paroles…

On a beau dire, on a beau faire, on est obligé de faire comme si de rien n’était, de continuer de vaquer à ses occupations, surtout quand on habite loin de Nice mais on y pense. Régulièrement, fréquemment, souvent. On y pense quand on voit la foule dans Bordeaux. On y pense quand on se souvient des autres années, quand on allait nous-mêmes au spectacle du feu d’artifice et qu’on était emportés par la foule qui nous traînait, nous entraînait et ça nous amusait, une fois rentrés chez nous et qu’on voyait tous ces gens s’agglutiner sur les quais du tramway, par la fenêtre et ça nous soulageait de ne pas en faire partie. Ça aurait pu arriver là.

Je suis Nice comme je suis Charlie, comme je suis Paris, comme je suis Bruxelles, je suis Istanbul, je suis Bagdad, je suis Madrid, je suis Makhatchkala, je suis le Caire, je suis Peshawar, je suis Orlando, je suis Dacca, je suis Bangkok, je suis européen, je suis gay, je suis athée, je suis musulman, je suis policier, je suis juif, je suis agnostique, je suis croyant, je suis terrien, je suis un être humain libre et je continuerai d’être tout ça. J’ai mal au cœur et j’ai la colère qui bouillonne en moi. Rien ne servirait de vouloir la faire sortir. Par respect de toutes les victimes directes ou indirectes, je pense qu’il vaut mieux faire comme Antoine Leiris et dire : vous n’aurez pas ma haine. Même si c’est difficile. 

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