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22 janvier 2016

dans son caddy, il crie ton nom, liberté

Entre les jeunes générations, des bébés aux étudiants, on ne peut pas dire que c’est une histoire d’amour ni qu’entre nous, la vie est un long fleuve tranquille. Loin de là. Mais commençons pas le commencement, comme s’est dit Dieu, à l’aube du premier jour alors qu’il n’avait rien à faire et qu’il se demandait bien comment il allait pouvoir occuper son énième journée de loisirs. À l’époque, il n’y avait que des RTT. Mais faut-il avoir des regrets sur cette époque que nous n’avons pas connue ? Non, on en a déjà assez comme ça avec celle de quand on avait quinze, vingt ou trente ans, nous-mêmes. Moi-même.

Je n’aime pas spécialement les bébés et peut-être parce que je n’ai pas eu et parce que je n’aurai pas d’enfant. Mais les bébés, ça me laisse indifférent, plutôt, oui, car je ne peux pas dire que je ne les aime pas, je m’en désintéresse. Et pourtant, ce ne sont pas les pires car, même s’ils ont des crises de colère assortie de pleurs bruyants, les pauvres, ils n’ont aucun autre moyen de s’exprimer. Bien sûr, je préfère que ça se passe entre les quatre murs de leurs parents mais bon… Non, en revanche, les petits, souvent encore dans des poussettes monumentales qui prennent toute la place sur les trottoirs ou dans les trams, alors là…

Alors là, non, merci. J’en entends au moins un par jour, depuis chez moi, qui hurle de façon stridente car ses parents ne doivent pas assez s’occuper de lui ou ne doivent pas savoir lui dire non et le gamin, il n’en a rien à faire, il a compris que s’il crie, au bout de quelques minutes, il obtiendra ce qu’il veut mais ce qui n’est pas toujours justifié pour autant. Pourquoi s’en priverait-il d’emmerder le monde, de casser les oreilles de tous les autres sauf ses parents qui ne doivent plus l’entendre à force de s’y être habitués. Mais comment peut-on s’y habituer ? Moi, je ne m’y ferai jamais. Bien sûr, ce sont les enfants des autres, quand ce sont les siens, on dit que c’est différent.

Je n’aime pas non plus quand les enfants ont six ou sept ans et qu’ils se prennent pour des adolescents voire pour des adultes. Qu’ils se prennent pour ça ou qu’on les prenne pour ça. Je n’aime pas non plus les adolescents car j’ai certainement oublié que je l’ai été moi-même. C’était au siècle dernier. Et quand je précise ça, j’ai tout dit, non ? Et je n’aime pas non plus les étudiants qui envahissent le centre-ville avec des colocations irrespectueuses de leurs voisins (dont moi) et avec leurs alcoolémies sonores et nocturnes (à moins que ça ne soit l’inverse.) Et hier quand les deux jeunes filles d’à-côté ont prévenu qu’elles faisaient une soirée, autant vous dire que j’ai presque fait dans ma culotte.

Heureusement et étonnamment, ça s’est bien passé. Presque pas de bruit, juste un peu quand ils et elles parlaient à la fenêtre car ils ne fument pas chez eux et là, forcément, on les a entendus. Sinon, rien à leur reprocher. Pour une fois. Mais n’empêche. Le plus incongru, ce fut hier après-midi, alors que je rentrais chez moi, par la place Pey Berland, je rentrais d’un déjeuner entre potes (Frank et Martin) et là, j’ai vu un jeune ado, noir, vautré dans un caddy poussé par une de ses copines. Et il bichait, tout fier, en criant à qui voulait l’entendre : « Liberté ! » « Liberta ! » « Liberté ! » C’est drôle car moi, être plié en quatre dans un caddy on ne peut plus inconfortable, comme derrière des barreaux, je ne peux pas crier Liberté. Quand je vous dis qu’il y a un fossé entre les jeunes et moi.

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