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11 octobre 2015

cinq heures de réveil

La première fois que je me suis réveillé, j’étais paradoxalement dans un sommeil dont je ne pouvais mesurer ni même soupçonner la profondeur parce que justement, je dormais. Comme un bienheureux, pour une fois, si je peux me permettre. Un sommeil plein. Sans fond. À fond. Et je me suis réveillé et j’ai regardé l’heure. Il était 03:14. J’ai réalisé que ma vessie était pleine. Pi, j’ai de nouveau regardé l’heure, il était toujours 03:14. Deux fois 03:14. En peu de temps. Alors je me suis levé et je suis allé faire Pi-Pi.

La deuxième fois que je me suis réveillé, c’était comme si j’avais eu un coup de chaud, un coup de sang voire un coup de feu. En sursaut. Je déteste ça. Pas de pot et peau de balle, j’étais en sueur. Comme si j’avais peur. Comme pour un cauchemar. Et je me suis réveillé et j’ai regardé l’heure. Il était 06:35. Et là, j’ai senti comme une menace sur mes tempes. Le jour allait se lever. Putain ! 06:35. Et si mon réveil, au lieu de me faire les yeux doux, était en train de me faire les yeux revolver ?

La troisième fois que je me suis réveillé, je me sentais vraiment fatigué. Ébouriffé, hirsute et rêche. Parce que mal rasé. Mauvaise mine, quoi. Rien que le contact de mes joues contre mes mains. Genre marin qui revient de plusieurs jours de pêche et qui ne l’a pas vraiment, la pêche. Et je me suis réveillé et j’ai regardé l’heure. Il était 14:18. Je me suis demandé ce que je pourrais bien faire pour me donner une allure moins négligée. Pour colmater les brèches. J’ai rapidement pensé à m’épiler. À 14:18, tous les poilus s’épilent. Alors, je suis allé me raser.

La quatrième fois que je me suis réveillé, je me suis dit que j’avais la chance d’être célibataire. Et de ne pas partager ma couche, mon lit et encore moins mes nuits. Parce que mes nuits, elles sont trop difficiles déjà rien que pour un homme seul, alors… C’est bien mieux comme ça. Et je me suis réveillé et j’ai regardé l’heure. Il était 15:15. N’empêche que si j’avais été marié, je n’y aurais pas coupé. Ma femme m’aurait évidemment reproché d’être encore au lit à 15:15. En bon mari gnangnan que j’aurais été. Pour elle.

La cinquième fois que je me suis réveillé, je venais de m’assoupir devant la série policière du vendredi soir. C’est si bon de se laisser aller comme ça sur le canapé quand, dans le petit écran, ils s’activent comme des malades pour trouver un coupable. J’ai entendu frapper à la porte. Ou était-ce celle du feuilleton. Et je me suis réveillé et j’ai regardé l’heure. Il était 22:00. Les coups ont redoublé et j’ai entendu crier : « Police, ouvrez ! » et j’ai vérifié l’heure qu’il était : 22:00, l’heure idéale pour que la police arrive. 

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