l'empire des sens (1/5)

Introduction : On dit que nous avons cinq sens, définis par Aristote au cours du quatrième siècle avant J.C. (à vous de voir si vous préférez Jules César, Jésus Christ ou, plus simplement, Jean-Claude) et c’est toujours ce que j’ai entendu dire (ce qui prouve que mon ouïe fonctionne) depuis que j’ai eu l’âge d’être scolarisé. Et ne voilà-t-il pas que ces derniers jours, j’ai lu (ce qui prouve que ma vue fonctionne) qu’on en aurait plutôt 9 voire 21. Je n’ai pas trouvé trace des dixième au vingt-et-unième sens mais j’ai envie de parler des cinq classiques, des 4 plus récemment validés par la communauté scientifique et d’un petit dixième que tout le monde connaît mais qu’on oublie systématiquement. Et au passage, je me permettrai d’en ajouter cinq de plus en bonus pour le même prix. Aujourd’hui, nous allons parler de l’ouïe et de la thermoception.

L’ouïe : qu’est-ce que j’entends donc par-là ? Par-là, j’entends tout ce qu’on peut entendre et/ ou écouter. Mais si la personne en face de moi, à qui j’explique ce que c’est que l’ouïe, entend mal ce que je lui dis, elle peut croire que j’ai dit égoutter ou au lieu d’écouter. Ce qui n’a rien à voir. Parce que dire à quelqu’un, sur un ton de reproche : « tu pourrais m’égoutter quand je te parle », ça ne veut pas dire grand-chose. Sauf si la personne est tombée dans une piscine et en ressort trempée comme une soupe mais là, on frise l’extraordinaire d’une situation qui ne peut exister que dans des films comiques. D’autant plus que la personne, en sortant du bassin peut ne pas bien entendre à cause de l’eau qui pourrait bloquer le conduit auditif de son oreille. Ou de ses deux oreilles. Mais là, la phrase exacte serait alors plutôt : « tu pourrais t’égoutter quand je te parle » et soudain, on réalise qu’on n’a pas vraiment fait avancer le schmilblick.

La thermoception : c’est l’un des autres sens récemment validés d’un point de vue scientifique. La thermoception, c’est tout simplement la perception de la chaleur ou de la non-chaleur. Par la peau, cela s’entend. D’ailleurs, quand on se brûle, cela s’entend toujours car la victime a tendance à s’écrier : « Aïe ! » « Putain, que c’est chaud ! » « Oh, enfoiré, j’ai mis le main sur la plaque électrique ! » « Bordel, ce coup de soleil, ça fait mal ! » et « J’ai cru répondre au téléphone pendant que je repassais » et là, on découvre une oreille cramoisie, boursouflée, cloquée et on peut alors très rapidement se rendre compte que c’est comme pour l’eau quand on sort d’une piscine dans laquelle on est tombé par inadvertance : on n’entend pas très bien quand on a l’oreille cramée. Ni l’eau, ni le feu ne sont donc bons pour les oreilles. Reste à savoir ce qu’il en est pour les poils. Ce qui n’est peut-être pas un problème pour tout le monde, mais pour ceux que ça concerne, c’est assez inesthétique.

Le bonus du jour : le bon sens. Le bon sens, ça n’est pas permis à tout le monde. On dit que c’est la chose du monde la mieux partagée mais ça ne veut pas dire que 100% des êtres humains en sont pourvus. Et puis, chacun peut placer sa raison à un niveau qui lui est propre et donc, a fortiori, ce niveau n’est pas le même pour tous. Déjà, on peut dire que même si c’est inné, ça n’est pas toujours flagrant chez les enfants et que ça peut se perdre avec l’âge. Chez les artistes, les poètes, par exemple ou les rêveurs, on peut se demander si le bon sens existe ils ne sont jamais tout à fait les pieds sur terre et avoir du bon sens, c’est justement de ne pas avoir ses deux pieds dans le même sabot. J’ai envie de donner ma propre définition du bon sens : c’est de ne surtout pas décrocher le fer à repasser quand il est branché en sortant de son bain alors que ça fait au moins quatre sonneries qui retentissent car le bon sens veut qu’on ne touche rien d’électrique quand on est mouillé. CF CF (voir Claude François.)

Demain, qui sera un autre jour, nous parlerons de l’odorat et de l’équilibrioception. Pour ce qui est du bonus gratuit, ce sera une surprise. Et une surprise, ça ne se dévoile jamais à l’avance. Question de bon sens. M’avez-vous bien entendu ?