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31 juillet 2015

josette, comme un coup de trique

La pauvre petite Josette n’a pas été gâtée par la nature et en plus, c’est une bâtarde. Le fruit d’amours défendues entre le roi et une roturière de niveau 3 : probablement une femme de ménage pas bien jolie mais les ardeurs du roi ne reculent devant rien et quand il faut y aller, le roi y va, peu importe le flacon pourvu qu’il ait l’ivresse, qu’il a rapide, d’ailleurs. Et de là, est née la petite Josette, toute maigre, pas bien jolie pour ne pas dire plutôt moche et de son visage, on retient surtout les joues creusées, l’absence de lèvres qui, du coup, n’appellent aucun bisou et n’appelleront jamais aucun baiser et ses yeux enfoncés dans leur orbite comme si eux-mêmes ne voulaient pas voir la réalité en face. Mais Josette, comme tout enfant, n’avait pas conscience de sa laideur, d’autant que sa mère l’a toujours appelée « ma belle.»

C’est surtout à la puberté que Josette a découvert son malheur. Elle avait la peau tellement sèche qu’elle n’a jamais pu avoir le moindre bouton d’acné mais en revanche, les crevasses dues à l’eczéma et au psoriasis ont toujours été impossibles à maquiller même avec des produits médicaux. Josette continuait de s’assécher et ça n’allait pas pouvoir s’arranger. On aurait dit que l’aridité était en elle comme dans un désert qui ne voit jamais la pluie. Et Josette attendait que quelque chose se passe, on ne sait jamais, parfois, quand on nait laid on a une chance de s’embellir avec le temps mais là, ça semblait prendre son temps. L’espoir d’un bonheur de début de beauté s’amenuisait comme une peau de chagrin. Il était de plus en plus probable que Josette allait rester anhydre toute sa vie durant.

Sa mère, en fin de vie, se désespérant de voir sa fille jamais mariée, se décida de se rendre au palais pour obtenir une entrevue avec le roi et elle arriva face à lui, le roi eut un sursaut. Il se souvint parfaitement de cette vilaine femme qu’il avait troussée entre deux portes, un tel laideron, ça ne s’oublie jamais. Mais il fut très surpris d’apprendre qu’il était père d’une petite guenon qu’il ne voulut pas reconnaître mais il promit sa fille illégitime à un mariage de raison avec un vieil homme, un archiduc qui n’avait plus grand-chose et à qui le roi était redevable. Et c’est ainsi que Josette épousa le vieil archiduc et devint archiduchesse. Ce qui ne l’humidifia jamais pour autant. Elle resta sèche comme un coup de trique et n’eut jamais d’enfant. Veuve, elle se reclut chez elle et ne se montra jamais plus. Mais chacun se souvient de Josette, l’archiduchesse, sèche et archi-sèche. 

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